La Fed restreint sa capacité à prêter de l’argent aux banques

Par La rédaction | 4 Décembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Réserve fédérale américaine a adopté lundi un train de mesures destinées à limiter ses propres pouvoirs en matière de prêts d’urgence à des institutions financières en difficulté, rapporte l’agence Reuters.

Cette possibilité qu’elle avait jusqu’alors d’aider des banques ou des compagnies mal en point avait été utilisée sur une grande échelle durant la crise financière de 2008, notamment en faveur de nombreuses banques régionales, mais aussi de grands établissements comme Citigroup et Bank of America, ou encore de l’assureur AIG.

Par la suite, le Congrès lui avait reproché cet interventionnisme, jugeant que les contribuables n’avaient pas à renflouer ces sociétés « trop importantes pour faire faillite » (too big to fail).

ENTRÉE EN VIGUEUR LE 1er JANVIER

Approuvée à l’unanimité par le conseil d’administration de la Fed, la nouvelle règle entrera en vigueur le 1er janvier. Elle prévoit que toute intervention d’urgence de la part de la banque centrale devra se limiter à répondre à des problèmes d’ordre systémique, et non secourir une entreprise en particulier.

En outre, elle ne pourra pas prêter d’argent à une compagnie ou à une banque déclarée insolvable dans le cas où celle-ci se serait montrée incapable de rembourser sa dette depuis 90 jours.

Ces modifications faisaient partie des recommandations contenues dans la loi de réforme de Wall Street Dodd Frank, adoptée en 2010.

« UN MEILLEUR ÉQUILIBRE »

« Le prêt d’urgence est l’un des principaux outils qui peut être utilisé en temps de crise pour aider à atténuer les tensions sur les marchés financiers qui, autrement, auraient des conséquences négatives sévères sur les ménages, les entreprises et l’économie américaine », a néanmoins souligné la présidente de la Fed, Janet Yellen, dans un communiqué repris par l’Agence France-Presse.

Cité par l’AFP, Daniel Tarullo, l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale, juge que ces nouvelles règles assureront un meilleur équilibre entre la nécessité de répondre à une éventuelle crise et le danger de voir un soutien à des entreprises dites « too big to fail » inciter leurs dirigeants à prendre des risques excessifs.

MONTANT DE L’AIDE APPORTÉE : 710 G$

Reuters rappelle que la Fed a apporté au secteur financier un montant total de 710 milliards de dollars de prêts et de garanties. Les premiers ont été remboursés depuis, tandis que les secondes ont pris fin.

En fin de compte, ce plan s’est soldé par un bénéfice net de 30 milliards pour la banque centrale, selon une enquête des services du Congrès.

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