La Fed sera responsable de la prochaine crise boursière

Par La rédaction | 22 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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C’est ce que croit l’économiste en chef de Gluskin Sheff + Associates, David Rosenberg. Dans un discours prononcé jeudi à Montréal dans le cadre d’Inside ETFs Canada, il prédit que la banque centrale provoquera un retournement du cycle économique.

Oubliez la rhétorique protectionniste de Donald Trump. Le fossoyeur du marché boursier sera la Réserve fédérale (Fed), et elle pourrait provoquer une récession d’ici les douze prochains mois, prévient M. Rosenberg dans un discours rapporté par le journal Les Affaires. Il explique en effet que certes, le marché boursier est aujourd’hui haussier, mais que la Réserve fédérale va lui « tirer une balle dans la tête ».

Il reproche ainsi à la Fed de trop assouplir ses politiques, puis de trop les resserrer.

« Même si cela attire l’attention des médias aujourd’hui, ce ne sont pas les politiques commerciales qui prédominent. La plus importante chose à regarder est la politique monétaire de la Fed », prévient-il.

Les Affaires précisent que parmi les experts, l’idée qu’une hausse des taux d’intérêt représente un vent de face pour les marchés boursiers et l’économie demeure une opinion consensuelle. Mais que celle-ci est loin d’être partagée par M. Rosenberg.

Ce dernier avance en effet que peu importe si la croissance des bénéfices par actions est vigoureuse, ce sont les multiples qui détermineront la suite des choses. Il affirme que si les actions sont aujourd’hui si hautes, c’est parce que l’économie est soutenue par la politique monétaire de la Fed.

« Ça soulève des inquiétudes quand le vent tournera », conclut-il.

LES GRANDES BANQUES « SOLIDEMENT CAPITALISÉES »

De son côté, la Fed estime les grandes banques américaines suffisamment capitalisées en cas de crise. Ils devraient ainsi résister à une crise économique sévère malgré de lourdes pertes. La Fed s’exprimait à l’issue de la première phase des tests de résistance.

L’édition 2018 de ces tests, menés par la Fed pour éprouver la solidité du secteur bancaire en cas de crise, prévoyait une brutale récession mondiale avec un bond du taux de chômage à 10 %, accompagnée de turbulences sur le marché obligataire.

Résultat : les 35 grandes banques examinées par la Réserve fédérale enregistreraient des pertes de 578 milliards de dollars.

« Malgré cela, le niveau de capitaux des groupes bancaires après l’hypothèse d’une récession mondiale très sévère est meilleur que ce qu’il était parmi les grandes banques durant les années qui ont mené à la récession de 2009 », affirme Randal Quarles, gouverneur de la Fed responsable de la régulation, dans un communiqué.

Les 35 banques examinées représentent à elles seules 80 % des actifs bancaires détenus aux États-Unis; elles ont aussi renforcé leurs capitaux propres de 800 milliards de dollars depuis la crise de 2009.

La rédaction