La fraude hypothécaire en hausse au pays

Par La rédaction | 11 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Un nombre non négligeable de Canadiens estiment que le fait de mentir sur l’état de leurs finances n’a rien de répréhensible lorsqu’il s’agit d’obtenir la maison de leurs rêves, révèle un sondage publié hier par Equifax Canada.

Selon les données colligées par la firme, 13 % des futurs propriétaires indiquent trouver « normal » de dire un «pieux mensonge » lorsqu’ils font une demande de prêt hypothécaire si cela peut leur permettre d’acquérir la propriété qu’ils désirent.

De même, 16 % des sondés assimilent la fraude hypothécaire à un « crime sans victimes », alors que 8 % d’entre eux reconnaissent avoir déjà dénaturé les faits en vue d’obtenir un crédit ou un prêt.

LE BONNET D’ÂNE À L’ONTARIO

Au total, les hypothèques frauduleuses, par exemple basées sur des relevés de comptes ou des documents falsifiés, ou encore de l’information contradictoire fournie par les clients, ont ainsi bondi de 52 % dans les demandes formulées au pays depuis 2013, indique Equifax.

À elle seule, l’Ontario concentre 67 % des cas de fraude, suivie de la Colombie-Britannique, deux provinces où l’acquisition d’une propriété est souvent problématique vu les coûts de l’immobilier, spécialement pour les premiers acheteurs. Le Québec représente 11 % des cas signalés.

Un Canadien sur cinq n’ayant pas encore d’hypothèque avoue d’ailleurs être angoissé à l’idée de ne jamais posséder sa propre maison à cause des prix constamment en hausse. Et il ajoute que même s’il désirait en acheter une, il en serait incapable en raison de la mise de fonds importante qu’il devrait verser.

MÉFIANCE LORS DE L’ACHAT

Questionnés au sujet du prix des maisons, 84 % des sondés croient également que le coût pour accéder à la propriété est aujourd’hui trop élevé pour les acheteurs d’une première maison.

Près de trois répondants sur 10 (29 %) attribuent cette situation au fait que « la demande est supérieure à l’offre », tandis que 27 % pensent que c’est plutôt parce qu’il y a trop d’« acheteurs étrangers ». Cette dernière affirmation est particulièrement répandue parmi les résidents de Colombie-Britannique, puisque 75 % d’entre l’invoquent, comparativement à 42 % dans les autres provinces.

Enfin, lorsqu’on leur demande à quels professionnels ils font confiance pour les accompagner dans l’achat d’une demeure, les Canadiens se montrent assez réservés. Ainsi, 44 % indiquent ne pas se fier aux courtiers immobiliers, tandis que plusieurs se méfient également des propriétaires vendeurs (27 %) et des inspecteurs privés (26 %).

De même, 20 % des sondés ne font pas confiance aux courtiers hypothécaires, alors que 16 % se méfient de leur banque et qu’une proportion identique refuse d’écouter les agents d’assurances.

« DE SÉRIEUSES CONSÉQUENCES »

« Un nombre de plus en plus important de demandes hypothécaires nous sont signalées comme étant suspectes. Bien qu’on ne puisse entièrement attribuer cette hausse à des personnes qui surévaluent leurs revenus personnels ou qui falsifient leurs demandes, nous désirons rappeler que le fait de produire une déclaration fausse ou inexacte pour obtenir un prêt ou une hypothèque peut avoir de sérieuses conséquences. En agissant ainsi, un consommateur contrevient à ses obligations contractuelles envers ses prêteurs, ce qui est tout simplement illégal », insiste dans un communiqué Tara Zecevic, vice-présidente Aperçus clients à Equifax Canada.

Le sondage a été effectué en ligne par Léger en décembre 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 1547Canadiens d’un océan à l’autre. Dans ce cas, la marge d’erreur est de +/-2,5 %, 19 fois sur 20.

La rédaction vous recommande :

La rédaction