La légalisation du cannabis profitera avant tout au privé

Par La rédaction | 10 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le marché de la marijuana au pays pourrait bientôt représenter quelque 6,5 milliards de dollars, dont un milliard sous la forme de profits, rapporte l’Agence QMI.

Citant une note aux investisseurs de la Banque CIBC publiée en début de semaine, l’agence de presse de Québecor précise que « la valeur du marché pour le cannabis supplantera celle des spiritueux » et qu’« elle sera similaire à celle de la vente de vin ».

« Nous croyons que d’ici 2020, le marché légal de détail du cannabis atteindra 6,5 milliards de dollars », prévoit l’institution financière, qui admet qu’il est difficile aujourd’hui d’anticiper la façon dont évoluera ce secteur au cours des prochains mois, notamment en raison de l’incertitude réglementaire qui règne aux États-Unis.

UNE MANNE POUR LE SECTEUR PRIVÉ

La CIBC estime par ailleurs que les provinces canadiennes auront tout à gagner de la prochaine légalisation du pot à des fins récréatives par Ottawa. Toutefois, celle-ci représentera surtout une manne pour les entreprises privées, qui pourraient accumuler jusqu’à un milliard de dollars de profits, ajoute-t-elle.

« Quelle peut être la taille des marchés internationaux et médicaux, et combien de temps le Canada pourra-t-il desservir les marchés mondiaux avant que d’autres pays ne veuillent s’approprier eux-mêmes le processus? » se demande l’institution financière.

L’industrie du cannabis continue de diviser le monde de la finance. Les autorités de réglementation se demandent encore comment l’encadrer, alors que plusieurs dizaines de producteurs sont déjà inscrits en Bourse d’un océan à l’autre. De leur côté, les banques canadiennes demeurent pour la plupart très prudentes dans ce dossier, tandis que les conseillers en services financiers se montrent eux aussi encore réticents à proposer à leurs clients d’investir dans des compagnies produisant de la marijuana.

LES BANQUES RESTENT HÉSITANTES

« Le secteur du cannabis ne fait pas partie des titres que l’on recommande à moins d’une demande spécifique du client. Nous attendons que le cadre législatif et les règles soient précisés avant de nous positionner définitivement », indiquait par exemple récemment au Journal de Montréal Chantal Corbeil, porte-parole de Valeurs mobilières Desjardins.

De même, la TD interdit à ses conseillers de recommander des titres de producteurs de pot à leurs clients, à l’exception de ceux de Canopy Growth et de deux petites compagnies. « C’est un dossier en cours d’évolution qui a des ramifications juridiques aux États-Unis », expliquait une porte-parole de la banque au Globe and Mail il y a quelques semaines. Dans ces conditions, la TD a choisi de « restreindre ses conseillers dans leurs interactions avec leurs clients en matière d’acquisition d’actions de certaines entreprises du secteur du cannabis » ayant des activités de l’autre côté de la frontière, avait-elle ajouté.

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