La livre plutôt que l’euro

Par Soumis par Investissements Renaissance | 9 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Wooden economy and currency unit on a craft background

La faiblesse de la livre sterling depuis le Brexit est positive pour l’économie britannique, qui pourrait voir sa devise surperformer par rapport à l’euro dans un avenir proche, croit Richard Lawrence, premier vice-président, gestion de portefeuille pour Brandywine à Philadelphie (Pennsylvanie).

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« Notre méthode d’investissement consiste à repérer des actifs sous-évalués qui sont soutenus par de solides éléments fondamentaux, puis à identifier les catalyseurs qui pourraient les faire croître », dit Richard Lawrence.

Et en ce moment, la faiblesse de la livre sterling pourrait bien être l’un de ces catalyseurs, croit-il.

« La livre est la moins chère des devises des marchés développés par rapport au dollar américain. L’euro est lui aussi sous-évalué, mais les bases qui le soutiennent pourraient faire de lui une devise plus faible que la livre », explique Richard Lawrence.

« Il faut se rappeler que la Banque centrale européenne applique une politique d’accommodation et qu’elle va continuer à le faire jusqu’à ce qu’elle atteigne sa cible de 2 % d’inflation. Les Européens ont besoin d’une devise faible pour stimuler leur économie, et il faut aussi considérer les incertitudes politiques avec les nombreuses élections qui ont lieu cette année », poursuit l’expert.

« Bien sûr, il y a aussi de l’incertitude politique au Royaume-Uni depuis le vote en faveur du Brexit. La livre est tombée d’environ 1,40 à 1,20 par rapport au dollar américain, mais nous sommes favorablement impressionnés par la résilience dont a fait preuve l’économie britannique. Une faible devise peut aider certains catalyseurs économiques, comme le tourisme et les exportations », rappelle-t-il.

De fait, le tourisme a explosé en Grande-Bretagne cette année. Elle est aussi devenue l’endroit du monde où les produits de luxe coûtent le moins cher. La croissance a été soutenue, et l’inflation est restée faible malgré le fait qu’une faible devise tend à accroître les prix des produits importés. Ces raisons et d’autres incitent Richard Lawrence à l’optimisme.

« De plus, nous avons eu la bonne surprise de voir la première ministre Theresa May déclencher des élections [le 8 juin]. Son but est de renforcer sa majorité afin d’avoir plus de marge de manœuvre lors des négociations pour sortir de l’Union Européenne. L’article 50 [du traité de Lisbonne, qui établit la procédure de sortie unilatérale d’un pays membre] a été invoqué en mars, ce qui leur donne deux ans pour conclure leur divorce. Ça ne va pas se faire en un trimestre; c’est un processus à long terme », explique M.Lawrence.

Sa conclusion : le Royaume-Uni devrait faire mieux que la zone euro.

« Ce n’est pas que les choses ne s’amélioreront pas en Europe, mais nous voyons une divergence significative entre leur politique monétaire et celle de la Banque d’Angleterre. Le Brexit ne sera pas si mauvais pour le pays, et d’ailleurs la livre a récemment bien performé face à l’euro et au dollar américain. Bien sûr, nous allons observer attentivement les futurs développements, et ajuster nos positions en conséquence. »

Soumis par Investissements Renaissance