La menace de « l’ubérisation » de la finance

Par La rédaction | 30 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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D’ici moins de 10 ans, de nouvelles entreprises technologiques pourraient faire disparaître la moitié des emplois et des succursales dans le secteur bancaire, redoute l’ancien PDG du géant britannique Barclay’s.

Si ce n’est pas la moitié, ce seront, au mieux, 20 % des emplois et des succursales qui seront touchés, a dit Anthony Jenkins, dans un discours prononcé il y a quelques jours à Londres.

Le secteur des services financiers est sur le point de vivre son « moment Uber », prédit-il. Il fait référence à la populaire et controversée application de covoiturage payant de la société californienne du même nom, qui est en train de bouleverser l’industrie mondiale du taxi.

Anthony Jenkins prévoit notamment que, pour la seule banque Barclay’s, l’arrivée d’une nouvelle génération d’entreprises technologiques spécialisées en services financiers pourrait signifier la perte d’entre 26 000 et 66 000 emplois dans le monde et la fermeture d’entre 280 et 700 succursales en Grande-Bretagne.

Il rapporte qu’avant son licenciement, en juillet dernier, il jonglait déjà avec un scénario prévoyant la suppression de 19 000 postes.

UNE FORCE IRRÉPRESSIBLE

La technologie constitue une « force qu’on ne peut arrêter », a-t-il souligné, susceptible par ailleurs d’améliorer la qualité des services offerts aux consommateurs, la gestion du risque et l’efficacité en général. Et, à son avis, le secteur financier n’échappe pas à cette tendance de fond.

« Les barrières à l’entrée sont importantes dans le secteur des services financiers, si bien que cela risque de protéger celui-ci un peu plus longtemps que d’autres industries », estime Anthony Jenkins.

Toutefois, grâce à l’important capital de démarrage auquel elles ont maintenant accès, les nouvelles pousses technologiques sont sur le point d’y provoquer une « grande perturbation ». Il rappelle que c’est ce qui est entre autres arrivé dans le domaine des télécommunications.

Ces nouvelles banques virtuelles, qui coûteront beaucoup moins cher à exploiter, exerceront de fortes pressions sur les banques traditionnelles, qui pourraient voir leur rentabilité fondre de 60 %, en plus de devoir multiplier les fusions, en raison de l’arrivée de cette concurrence nouveau genre.

La rédaction