La plus vieille banque du monde risque la faillite

Par La rédaction | 27 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La banque Montei dei Paschi, à Sienne, en Italie.

La plus vieille banque du monde, la Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), a dévoilé mardi un plan de redressement destiné à la sauver de la faillite, rapporte Le Monde.

Fondé en 1472, l’établissement toscan, qui est aussi le troisième en importance en Italie, prévoit la suppression de 2 600 postes sur 25 000, la fermeture de 500 de ses 2000agences, ainsi que d’importantes cessions d’actifs d’ici à 2019 afin de redevenir rentable. À court terme, son objectif est de parvenir à une augmentation de capital de cinq milliards d’euros (7,3 G $CAD), qui pourrait être lancée dès le mois de décembre.

Mais la partie la plus importante du plan annoncé mardi consiste à réduire drastiquement les 27,7 milliards d’euros (40,5 G $CAD) de créances douteuses qui encombrent son bilan financier, explique le quotidien français. Ce problème, en grande partie dû à des crédits accordés à des petites et moyennes entreprises mises en difficulté par la récession, constitue d’ailleurs le principal point faible des banques italiennes.

LA PEUR D’UNE AUTRE CRISE BANCAIRE

Le sauvetage de BMPS représente une priorité pour le gouvernement dirigé par Matteo Renzi, soucieux d’assainir un secteur bancaire qui étouffe sous quelque 360 milliards d’euros (525 G $CAD) de créances irrécouvrables.

Or, cette bombe à retardement inquiète les investisseurs depuis déjà plusieurs mois, au point que certains analystes craignent désormais que les difficultés de BMPS n’affectent l’ensemble des milieux financiers de la péninsule. D’autant que les tests de résistance menés cet été par la Banque centrale européenne (BCE) ont mis à jour d’autres lacunes de l’établissement, dont le cours en Bourse a perdu plus de 75 % depuis le début de l’année.

Reste à savoir si le plan proposé par la direction de l’institution financière suffira à convaincre les investisseurs, ce qui n’est pas gagné d’avance, conclut le journal, qui note cependant que, depuis la mi-octobre, sa cote enregistré « une remontée spectaculaire » à la Bourse de Milan. Malgré cette embellie tardive, le titre BMPS a été suspendu hier matin après avoir à nouveau perdu plus de 11 % en l’espace de 24 heures.

PRÈS DE 30 G$ DE PERTES DEPUIS 2011

Si la banque italienne réussit à lancer son augmentation de capital avant les Fêtes, « elle disposera d’un avantage sur les autres banques européennes susceptibles de solliciter les investisseurs, comme sa compatriote UniCredit ou l’allemande Deutsche Bank », estime pour sa part Reuters.

BMPS, qui a annoncé les grandes lignes de son plan de renflouement dès le mois de juillet après avoir terminé bonne dernière aux tests de la BCE, a eu beaucoup de difficultés à faire accepter aux investisseurs une troisième recapitalisation en trois ans, rappelle aussi l’agence de presse.

En attendant, la doyenne des banques mondiales risque de terminer l’année sur une perte de 4,8 milliards d’euros (7 G $CAD), surtout imputable à une augmentation des provisions sur créances. Si cela est le cas, le total de ses pertes depuis 2011 représentera alors une vingtaine de milliards d’euros (environ 29 G$ CAD), conclut Reuters.

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