La réserve d’épargne s’avère résistante

Par James Langton | 2 février 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Épargner pour la retraite
Photo : Brian Jackson / 123RF

Jusqu’à présent, les ménages se sont accrochés au trésor de guerre de l’épargne excédentaire qu’ils ont accumulée pendant la pandémie – cependant, cette réserve d’épargne ne nous sauvera pas d’une récession, et elle est de plus en plus l’apanage des riches, selon une nouvelle étude des Services économiques RBC.

Dans un nouveau rapport, les économistes de RBC indiquent que l’épargne des ménages – qui a atteint 350 milliards de dollars au troisième trimestre de l’année dernière, après que la pandémie ait déclenché des aides publiques sans précédent et réduit certaines possibilités de dépenses – n’a pas encore diminué malgré l’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt.

Alors que les dépôts bancaires ont diminué, « au lieu d’être affecté aux dépenses de consommation, cet argent s’est déplacé vers les dépôts à terme », indique le rapport.

En fait, l’augmentation des dépenses des ménages depuis la fin des lockdowns dus à la pandémie a été entièrement financée par les revenus, constate le rapport.

Cela dit, comme le coût de la vie continue d’augmenter en raison de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt, les finances des ménages seront de plus en plus mises à mal.

« Cette dynamique pèsera particulièrement sur les ménages à faible revenu, c’est-à-dire ceux dont l’épargne est la plus faible », précise le rapport.

Dans le même temps, les ménages aux revenus plus élevés devraient continuer à épargner, car ils se retranchent face à la baisse de la valeur de leurs actifs immobiliers et financiers.

« La hausse des taux d’intérêt, la forte baisse des prix de l’immobilier et la diminution de la valeur des actifs sur les marchés financiers ont entamé la confiance des consommateurs. Or, une baisse de la confiance des consommateurs entraîne généralement une augmentation de l’épargne, et non une diminution », rappelle le rapport.

En effet, la force de l’épargne des ménages alimentée par la pandémie ne va pas empêcher une récession, selon le rapport.

« Nous prévoyons toujours une récession « modérée » au cours du premier semestre de 2023, les hausses de taux d’intérêt des banques centrales refroidissant une économie en surchauffe », indique le rapport.

De plus, si les ménages à hauts revenus devaient utiliser leur épargne excédentaire pour augmenter leurs dépenses, cela pourrait stimuler l’inflation, entraînant des taux d’intérêt encore plus élevés, « et potentiellement une récession plus importante à terme », prévient le rapport.

James Langton

James Langton est journaliste pour Advisor.ca et Investment Executive. Depuis 1994, il fait des reportages sur la réglementation, le droit des valeurs mobilières, l’actualité de l’industrie et plus encore.