La valeur se trouve dans les produits structurés

Par Nicolas Ritoux | 18 novembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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NOTE : l’épisode de baladodiffusion correspondant à cet article a été enregistré avant les annonces de Pfizer et Moderna concernant l’efficacité de leurs vaccins.

Les titres adossés à des créances hypothécaires offrent actuellement les meilleures occasions parmi les titres américains à revenu fixe, selon Sam Garza, gestionnaire de portefeuille pour DoubleLine Capital à Los Angeles.

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« Notre firme tient une réunion hebdomadaire d’analyse macro où tous nos gestionnaires de portefeuille analysent les marchés du revenu fixe et évaluent ce qui est cher ou bon marché. Et en ce moment, nous trouvons les écarts de rendement des obligations de sociétés américaines trop serrés », dit Sam Garza.

Selon l’expert, les meilleures aubaines se trouvent parmi les produits structurés, comme les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS), les titres garantis par des créances (CBO), les titres adossés à des actifs (ABS), tous des actifs « qui ne sont que des acronymes pour beaucoup » mais qui sont bien connus des investisseurs institutionnels. Leurs écarts de rendement sont actuellement plus grands avec des durées plus courtes que les obligations de sociétés, qui risquent toujours de voir leurs prix baisser quand les taux d’intérêt montent. Il apprécie particulièrement les MBS résidentiels et commerciaux.

« Si on regarde l’économie américaine, le marché immobilier en est l’un des volets les plus robustes, et nous apprécions le fait qu’il n’est pas spécifiquement lié au secteur des entreprises, qui sont très endettées en ce moment malgré le soutien de la Fed », analyse Sam Garza.

« Quant aux MBS commerciaux, ils ont un profil différent. L’immobilier commercial américain est en pleine mutation en raison de la pandémie : par exemple, les hôtels doivent composer avec un très faible achalandage. Mais Il y a beaucoup de différences entre les sous-secteurs comme les bâtiments résidentiels, les bureaux ou encore les espaces de vente au détail, et plusieurs présentent des occasions à saisir. Et l’immobilier commercial a lui aussi l’avantage d’être à l’abri de la dette des entreprises américaines », poursuit-t-il.

Pour la fin de l’année, Sam Garza entrevoit une continuation de la volatilité des marchés. Tout d’abord, ceux-ci devront prendre en compte la hausse rapide des infections à la Covid-19, alors que le gouvernement américain ne semble pas prêt d’annoncer un nouveau plan de relance.

« Mais d’autre part, il est possible de recevoir de bonnes nouvelles d’ici la fin de l’année du côté des vaccins », dit-il dans notre entrevue réalisée avant les annonces successives de Pfizer et Moderna les 9 et 16 novembre.

« Cela sera positif pour les marchés, d’autant plus que le risque associé à l’élection américaine est derrière nous. Il y a de très bonnes chances d’assister à un changement de dynamique en 2021 en comparaison au tumulte de 2020, qui a vu s’accumuler une pandémie, des troubles sociaux, et une élection majeure. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.