Le Canada aura-t-il sa « banque verte »?

Par La rédaction | 21 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La lutte contre les changements climatiques et la « décarbonisation » de l’économie au pays seraient plus faciles si l’on créait une « banque verte », rapporte Le Devoir de cette fin de semaine.

L’idée d’une banque publique dont l’objectif serait de mobiliser quelque 10 milliards $ de capitaux privés d’ici 2020 émane de la « Coalition canadienne pour le financement sobre en carbone » qui s’est inscrite au registre fédéral des lobbyistes le mois dernier.

« QUELQUE CHOSE COMME LA SCHL »

« Ça pourrait être quelque chose comme la Société canadienne d’hypothèques et de logements, qui est une institution financière du secteur public qui soutient des prêts afin de faciliter le travail du secteur privé dans l’immobilier », explique dans Le Devoir la conseillère en politiques environnementales Lorraine Becker, à l’origine du projet avec son mari, Brian Becker.

Le conseil d’administration du nouvel organisme n’a pas encore été entièrement choisi, mais il compterait déjà Leo de Bever, ex-patron de l’Alberta Investment Management Corporation et ancien haut dirigeant du régime ontarien Teachers et de la société Manuvie.

Il existe aujourd’hui 13 banques d’investissement « vertes » dans le monde, dont la plupart ont été créées au cours des quatre dernières années, souligne Le Devoir, qui rappelle que l’Organisation de coopération et de développement économiques estime dans un récent rapport qu’il s’agit là d’une voie que les pays auraient tout intérêt à explorer.

« IMPLIQUER LES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS »

« Afin de déployer des efforts sérieux visant à mobiliser les investissements sobres en carbone et réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre d’ici la fin du siècle, les gouvernements doivent se pencher sur les manières dont les banques vertes pourraient les aider à accélérer », y affirme notamment l’OCDE.

La structure et le niveau d’indépendance des « banques vertes » en activité varient d’un pays à l’autre, explique Brian Becker dans Le Devoir. Celui-ci cite comme éventuelles sources d’inspiration la Connecticut Green Bank, ou encore la UK Green Bank, dont l’unique actionnaire est le gouvernement britannique.

« Il n’y a pas assez d’argent public pour financer les gestes et les projets qui permettront au Canada d’honorer ses engagements climatiques. Comme dans la plupart des pays, le capital disponible pour les grands projets d’infrastructures se trouve chez les investisseurs institutionnels. Il est crucial de les impliquer », conclut Lorraine Becker.

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