Le Canada bien positionné pour la révolution blockchain

Et si le Canada devenait le leader mondial du développement des technologies blockchain? Selon le Tapscott Group, auteur d’un projet de recherche réalisé pour le gouvernement canadien, le pays a tous les atouts pour y arriver, mais ses actions manquent de cohérence… et de fonds.

Pour Alex et Don Tapscott, qui résument leur rapport dans le Globe and Mail, la période actuelle correspond, pour la blockchain (registre des transactions, en français), à ce que 1993 a représenté pour l’internet. À l’époque, son utilisation restait marginale, mais tout le monde parlait de comment l’autoroute de l’information bouleverserait notre société. On connaît la suite… La prochaine décennie pourrait voir la blockchain avoir un impact aussi important.

POSITIONNER LE CANADA

Il est donc crucial pour le Canada de bien se positionner, d’abord en misant sur ses atouts. On peut penser au corridor technologique entre Toronto et Kitchener-Waterloo, déjà à l’avant-plan des recherches en physique quantique et en intelligence artificielle, et qui pourrait devenir un chef de file de la blockchain.

Ou encore aux nombreuses jeunes pousses comme Ethereum ou Consensus Systems, dont les innovations pourraient venir bouleverser les services financiers. Le pays compte notamment beaucoup de jeunes firmes innovant autour du Bitcoin (Tendermint, Paycase, BlockStream, etc.).

SEPT RECOMMANDATIONS

Tout n’est pas rose, cependant. Le groupe Tapscott déplore l’absence d’une stratégie claire guidant le gouvernement et les actionnaires dans l’utilisation de la technologie blockchain. Une fois passé le cap du démarrage, les entreprises ont aussi de la difficulté à trouver du financement et sont nombreuses à déménager au sud de notre frontière.

Le groupe Tapscott fait donc sept recommandations au gouvernement canadien afin d’assurer le succès du Canada dans la course aux applications de la technologie blockchain.

1. Avoir une stratégie claire et cohérente;

2. Stimuler la recherche et développement avec un programme d’actions accréditives axé sur le registre des transactions, comme cela se fait dans les industries minière, pétrolière et gazière;

3. Créer un Institut de la recherche en blockchain, lequel pourrait surmonter les frontières entre les différents secteurs de l’économie pour identifier les technologies et applications les plus prometteuses;

4. Créer un centre d’excellence de la blockchain;

5. Faire du gouvernement un utilisateur modèle du registre des transactions. Celui-ci pourrait adopter ces nouvelles applications pour transformer ses activités, stimulant ainsi l’innovation et créant un marché pour les entrepreneurs d’ici;

6. Protéger et étendre l’accès aux marchés des États-Unis;

7. Éduquer et favoriser un changement de culture. Les régulateurs tendent à favoriser la stabilité aux dépens du changement. Les joueurs déjà bien implantés dans le marché cherchent à protéger leurs intérêts. Cela peut ralentir le développement et surtout l’adoption de nouvelles technologies.

Le groupe Tapscott va jusqu’à parler de la « chance d’une génération de mener le monde ». Les Canadiens sauront-ils la saisir?

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