Le Canada en avant toute

Par Craig Jerusalim | 3 mars 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Canada et les USA sont sur une balance. Le Canada est plus haut que les USA.
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Ô Canada ! La performance du TSX dépassera bientôt celle du S&P 500 avec un tonus pas vu depuis 15 ans, entrevoit Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille principal à Gestion d’actifs CIBC.

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L’indice boursier américain a surperformé pendant neuf années de la dernière décennie, et sa croissance a été 300 % plus élevée que celle du TSX depuis la crise financière de 2008-2009. Mais le vent est en train de tourner, croit Craig Jerusalim, et le marché canadien pourrait bien afficher une vigueur qu’on n’avait pas vue « depuis la fin du boom des sables bitumineux en 2005 ».

« Tout d’abord, les actions américaines sont chères, pour de bonnes raisons : les taux d’intérêt sont bas, les dépenses pour la relance sont importantes, la demande potentielle des consommateurs est forte. Mais leur divergence avec les actions canadiennes n’a pas été aussi marquée depuis l’éclatement de la bulle des technologies en 2001. Le S&P500 affiche une valeur dix fois plus élevée que sa moyenne sur 25 ans, comparée à six fois pour le TSX », dit Craig Jerusalim.

Il y a aussi le potentiel de croissance du Canada, qui pourrait surprendre selon l’expert.

« Une fois la pandémie atténuée, quand les réouvertures commenceront et que tous les moteurs se remettront en marche d’un seul coup en Asie, en Amérique du Nord et en Europe, l’environnement sera positif pour les matières premières comme le pétrole et le gaz naturel canadiens. Nos normes sont à la pointe de l’industrie mondiale en termes de contrôle des émissions de carbone. Bien qu’il soit important que le monde délaisse à terme les sources d’énergie fossiles, il serait trop perturbant de s’en débarrasser brutalement. Et il vaut mieux que les barils dont le monde a besoin proviennent d’un pays comme le Canada, qui est sérieux avec les précautions environnementales et le respect des pratiques responsables », argue Craig Jerusalim.

L’expert croit que nous assistons actuellement aux débuts d’un « super cycle » durant lequel une génération complète va profiter de faibles taux d’intérêt et de liquidités amassées de tous côtés. Cela pourrait déboucher sur de fortes consolidations industrielles, pas seulement dans le secteur des matières premières, mais aussi dans les technologies à Montréal, Ottawa, Vancouver et Toronto.

« Cela a déjà commencé au-delà des cas connus comme Shopify et Constellation. Et ce ne sont pas uniquement des sociétés canadiennes qui sont visées par des entités étrangères. On commence à voir nos propres entreprises comme Brookfield, Intact et Saputo s’imposer comme des chefs de file mondiaux », observe Craig Jerusalim.

Contrairement aux idées reçues, la démographie canadienne est plutôt en position avantageuse, et ce grâce à l’immigration, plaide-t-il.

« La population canadienne est vieillissante, mais une fois qu’on ajoute l’immigration, qui va sûrement revenir à ses niveaux précédant la pandémie, on compense largement notre faible taux de natalité et on propulse même le Canada en haut du palmarès parmi les pays de l’OCDE. Il suffit de passer 10 minutes dans les médias sociaux pour comprendre pourquoi des gens de partout dans le monde font tout pour migrer vers un pays sûr, tolérant et progressif comme le nôtre, avec des règles de droit », dit Craig Jerusalim.

« Beaucoup d’immigrants sont accueillis par compassion, car ils fuient la persécution dans leur pays d’origine, mais bien plus encore choisissent d’aller au Canada en raison pour leur avenir et celui de leurs enfants. Bien que ces derniers apportent davantage de bénéfices économiques dans l’immédiat, les deux groupes sont dotés d’une forte éthique de travail, d’une éducation supérieure et d’un esprit entrepreneurial qui se traduisent par des emplois de qualité et de la prospérité pour notre pays », se félicite l’expert.

Tout cela fait que, selon lui, les investisseurs doivent se préparer à un retour en force des actions canadiennes : « J’aurais tendance à plaider pour une répartition d’actif disproportionnée en faveur du TSX. Après une décennie passée à investir chez nos voisins du Sud, le marché canadien devrait désormais entamer une période de surperformance par rapport aux titres américains. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Plateforme pétrolière.

Craig Jerusalim