Le CDPSF commence à sortir la tête de l’eau

Par Alizée Calza | 4 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Daniil Peshkov / 123RF

Alors que les états financiers de 2017 ne laissaient rien présager de bon pour le Conseil des professionnels en services financiers (CDPSF), la situation semble s’être améliorée en 2018.

Les versements de la Chambre de la sécurité financière (CSF) sont finis depuis l’année dernière et, même si le nombre de membres continue d’augmenter, puisque le CDPSF compte 12 500 membres, dont 9000 membres privilégiés, contre 11 000 membres incluant 8000 privilégiés en 2017, les revenus qu’ils procurent n’auraient pas été suffisants pour compenser l’argent que l’organisme recevait de la CSF.

Mais désormais, le CDPSF peut compter sur son partenariat avec Desjardins, qui lui amène environ 555 000 $ par année. Rappelons que, selon l’entente conclue cette année avec l’institution financière, les 7 400 représentants en épargne collective du Mouvement Desjardins sont membres privilégiés du CDPSF.

« On a relevé le défi de remplacer les revenus récurrents de la Chambre. En sachant cette récurrence, on a décidé d’investir et de se donner une autre année [déficitaire], parce qu’on peut se le permettre, en sachant ce que l’on a d’entrée de jeu avec nos partenaires », nous a déclaré Mario Grégoire, président et chef de la direction du CDPSF.

Ainsi, le CDPSF s’est permis un investissement de 50 000 $, qui lui a permis de créer un studio afin d’enregistrer des capsules et de diffuser des formations ou des réunions, d’investir sur une plateforme numérique qui offre de la formation et de payer du contenu de formation pour diversifier l’offre de la plateforme.

« À la suite du règlement qu’on a eu avec la Chambre de la sécurité financière, on s’est demandé quel était l’enjeu actuel de toute l’industrie. Et cet enjeu, c’est la formation, l’éducation financière et l’entrée en carrière. Donc on s’est positionnés avec une plateforme et un studio pour être interconnecté avec tous les professionnels en éducation financière et avec le public », explique Mario Grégoire.

Conseiller n’a pas pu avoir accès aux états financiers du CDPSF, mais nous avons pu apprendre que malgré cet investissement, le déficit de cette année est moitié moins élevé que celui de l’année passée. Il se situerait ainsi en-dessous de la barre des 100 000 $.

Le Conseil a indiqué que les états financiers seront transmis à ses membres vers la mi-juin.

LE CDPSF SOUTIENT LE PROJET DE LOI 141

Comme il ne s’en était pas caché lors des consultations particulières à Québec, Mario Grégoire soutient le projet de loi 141, car celui-ci « s’engage à mieux protéger le consommateur ».

« Jamais auparavant une pareille disposition législative, sous une forme aussi élaborée, n’avait été envisagée. Un bon fonctionnement du secteur financier doit reposer sur des lois modernes menant à un encadrement encore plus efficace qui tient compte de l’évolution des affaires pour renforcer la confiance du public », affirme-t-il.

Certaines personnes de l’industrie estiment que l’avis du CDPSF concernant le projet de loi 141 est influencé par le partenariat avec Desjardins, qui offre au Conseil une excellente source de revenu et plus des trois quarts de ses membres privilégiés.

Cependant, Mario Grégoire souhaite infirmer ces rumeurs. Il a ainsi annoncé que le CDPSF a conclu de récents partenariats avec d’autres institutions financières dont les employés deviendront également des membres privilégiés du CDPSF. Certains de ces partenariats seront ainsi dévoilés le 13 juin prochain.

LES PROJETS DE L’ORGANISME

Pour prendre de l’expansion et se tourner vers l’avenir, le CDPSF a décidé de miser sur la formation, autant celle des professionnels de l’industrie que celle du public. Il a ainsi décidé d’ouvrir sa plateforme de formation au public pour améliorer leur littératie financière.

« Le CDPSF, aux côtés de ses partenaires, va élargir son champ d’activité en diffusant et en offrant un programme de formation encore plus accessible au public. Un public plus éclairé sur les questions et les enjeux financiers deviendra mieux protégé. Notre rôle consiste donc à informer le consommateur, à l’inciter à réfléchir et à s’éduquer financièrement au nom des générations futures », explique Mario Grégoire.

Cela a amené le Conseil à changer le statut de ses membres. Ainsi, une personne qui veut améliorer sa littératie financière peut devenir un membre non votant. Chaque membre va avoir droit à une gamme de service et va devoir payer s’il en veut plus (comme obtenir des UFC). Les membres votants vont avoir un droit décisionnel sur le Conseil. Ils pourront par exemple participer aux assemblées générales et vont avoir un droit de vote et une influence sur la vie démocratique au Conseil.

Le CDPSF tente aussi de pousser l’industrie à faire un virage numérique grâce à son studio. Ainsi, les gens de l’industrie vont pouvoir louer le studio pour faire leurs propres capsules pour le web ou faire des réunions enregistrées.

Un nouveau volet a également été ouvert pour l’entrée en carrière en épargne collective, notamment grâce à des partenaires comme Equisoft, Kronos Technologies, Aurrea ou encore le Groupe Essor, qui viennent donner des heures de formation sur la plateforme du Conseil ou apportent un soutien dans le développement de ses technologies. « On va de plus en plus ouvrir des champs d’expertise. Des champs d’entrée en carrière, de développement, toujours en partenariat », explique Mario Grégoire.

Finalement, le CDPSF s’intéresse également au reste du Canada : « On travaille sur le développement d’une offre de formation pancanadienne avec un joueur très important qui va nous positionner. »

Alizée Calza Alizee Calza

Alizée Calza

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe pour Conseiller.ca et pour Finance et Investissement.