Le marché américain, seul à connaître une hausse importante

4 septembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Nuthawut Somsuk / 123rf

Les marchés sont à la baisse un peu partout cette année, sauf aux États-Unis. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les investisseurs, qui pourraient négliger la diversification géographique et augmenter leur risque, explique Joe Chidley dans le Financial Post.

En 2017, un investisseur pouvait placer son argent un peu partout et espérer obtenir un rendement raisonnable. L’économie américaine connaissait une croissance de 2,3 %, contre 3 % pour le Canada, 6,9 % pour la Chine et 2,5 % pour l’Europe. Même l’économie japonaise était en hausse de 1,7 %, après des années de stagnation.

La diversification géographique des actifs s’imposait d’elle-même et était plutôt simple. Certes, le S&P 500 atteignait des records pour terminer l’année en hausse de 19 %, mais d’autres marchés offraient des occasions intéressantes. L’Indice MSCI des marchés émergents bondissait de 35 %, le Nikkei japonais de 17,7 % et l’Euro STOXX 600 de 8,7 %. À 4,6 %, le TSX était moins spectaculaire, mais tout de même pas si mal.

CROISSANCE CONCENTRÉE

Fini tout cela. Depuis le début de 2018, le Nikkei est en baisse de 3,7 %, l’Euro STOXX 600 de 5,6 % et les marchés émergents de 8,3 %. L’indice canadien s’en tire avec une légère hausse de 0,5 % comparativement à la même période l’an dernier.

De plus, la croissance économique reste poussive dans bien des régions. Elle a ralenti de trente points de base en Europe, de 70 au Japon et de 40 en Chine, selon la Banque mondiale. Le Canada a perdu un point de pourcentage complet.

Dans tout ce marasme, le pays de Donald Trump apparaît comme un refuge pour les investisseurs. La croissance prévue cette année est de 2,7 % selon la Banque mondiale et le PIB a augmenté de 4,2 % au second trimestre. Le S&P 500 ne dérougit pas, avec une hausse de 8 % par rapport à la même période l’an dernier.

Ainsi, la croissance de l’économie mondiale devrait rester appréciable en 2018, à 3,1 % selon la Banque mondiale. Toutefois, elle est moins bien répartie. L’économie américaine compte pour une plus grande part de cette croissance, ce qui rapporte surtout aux investisseurs sur les marchés américains. Les autres ramassent les miettes.

NE PAS SACRIFIER LA DIVERSIFICATION

La réponse de bien des investisseurs risque d’être de simplement joindre la parade et placer tous leurs œufs dans le panier de l’Oncle Tom, en surpondérant les actions américaines.

Mauvaise idée, croit le chroniqueur. Certes, les revenus des entreprises états-uniennes ont été solides récemment, mais elles le doivent en bonne partie aux baisses d’impôt. L’effet pourrait être de courte durée. Les actions américaines coûtent cher. Le risque qu’une hausse des taux ait un effet délétère sur l’économie du pays augmente à chaque hausse décrétée par la Réserve fédérale. Pas pour rien que Donald Trump fait une crise d’urticaire publique chaque fois qu’elle pose un geste en ce sens. Avec les élections de mi-mandat en novembre et l’enquête de Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la campagne de 2016, qui finira bien par aboutir, le risque politique pourrait aussi s’inviter dans le marché.

Bref, mieux vaut continuer de diversifier. Après tout, les actions valent bien moins cher dans le reste du monde. En Chine, les dépenses des consommateurs continuent d’augmenter plus vite que l’économie globale. Le Japon bénéficiera de la faiblesse du yen par rapport au dollar américain. Les revenus des entreprises européennes reprennent de la vigueur.

Les raisons de se tourner vers les marchés mondiaux ne sont pas aussi évidentes qu’en 2017, avoue le chroniqueur, mais le temps n’est pas encore venu de se priver complètement de diversification géographique.