Le marché de la propriété de prestige se porte bien

Par La rédaction | 11 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La région du Grand Montréal affiche la hausse des prix la plus importante, sur douze mois, dans le secteur des propriétés détachées de luxe.

« Le prix des propriétés sur le marché de l’immobilier de luxe au Canada est resté remarquablement résilient considérant les écueils économiques engendrés par une série d’interventions gouvernementales, a affirmé Phil Soper, président et chef de la direction de Royal LePage. La résilience de la valeur des propriétés reflète le désir bien présent des acheteurs de maisons de prestige à vivre et travailler dans les villes qui sont irrévocablement parmi les plus convoitées au monde. »

Les interventions gouvernementales auxquelles Phil Soper fait allusion sont notamment l’introduction au début de 2018 de la simulation de crise à administrer lors de la demande d’un nouveau prêt hypothécaire, mise en place par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). La Colombie a également ajouté une politique fiscale dans le cadre de son budget provincial 2018 visant les acheteurs locaux et étrangers qui ne paient pas d’impôts à la province, en plus d’une augmentation de la taxe de transfert de biens immobiliers et de la taxe scolaire pour toutes les maisons de plus de trois millions de dollars. De même, l’ajout d’un impôt foncier pour non-résident au plan de l’Ontario en 16 points pour le logement équitable est venu refroidir les attentes pour la région du Grand Toronto.

Ainsi, de façon générale, l’activité des ventes sur le marché immobilier de luxe est à la baisse dans le Grand Vancouver et la région du Grand Toronto alors que vendeurs et acheteurs s’ajustent aux mesures fédérales et provinciales touchant les acheteurs locaux et étrangers.

La région du Grand Montréal a quant à elle affiché la hausse des prix la plus importante, sur douze mois, dans le secteur des propriétés détachées de luxe, avec une croissance de 9,1 % pour atteindre 1 569 515 $ au cours des quatre premiers mois de l’année. Au cours de la même période, les propriétés détachées de luxe à Ottawa (6,3 %) et dans le Grand Vancouver (5,2 %) ont connu une hausse de prix sur douze mois, alors que les prix à Calgary (0,6 %) et dans la région du Grand Toronto (-0,2 %) sont demeurés stables.

UNE CROISSANCE DE 3 À 5 % D’ICI UN AN

« Sur le plan historique, nous constatons un phénomène quelque peu inhabituel, explique M. Soper. Il reflète les changements démographiques importants se produisant dans toute l’Amérique du Nord : le marché des appartements en copropriété de luxe surpassera de loin la cible traditionnelle de l’investissement dans les propriétés résidentielles de grande valeur, à savoir la maison détachée. Les baby-boomers quittent enfin en masse leurs grandes résidences familiales pour emménager dans leurs résidences préférées : des appartements en copropriété de luxe nécessitant moins d’entretien. »

Royal Lepage s’attend à ce que le dynamisme donnant cours à la croissance des prix pour les appartements en copropriété de luxe se poursuive ainsi pendant l’année et jusqu’au printemps 2019, dans toutes les villes ayant fait l’objet de l’étude, à l’exception de Calgary. À Montréal, cette hausse devrait s’élever à 3 %. La prévision est de 5 % pour les maisons détachées de luxe.

« En comparaison avec les autres villes de classe mondiale, Montréal offre la meilleure valeur pour les biens immobiliers sur la planète, soutient Phil Soper. Le pouvoir d’achat est beaucoup plus important dans la région du Grand Montréal que dans les autres villes canadiennes et internationales. »

Il ajoute que la demande en matière de biens immobiliers à Montréal et dans ses banlieues est à son plus fort, même si l’activité des ventes sur le marché des propriétés de prestige a légèrement ralenti au cours des quatre premiers mois de 2018. Un grand nombre des gens qui sont sans enfants à la maison et qui désirent acquérir une propriété plus petite planifient leur avenir, mais ils adoptent une approche attentiste avant de mettre leur propriété de prestige sur le marché, analyse-t-il.

RECUL DE LA CAPACITÉ D’ACHETER

Cette étude de Royal LePage apparait alors que Desjardins publie une autre analyse, faisant valoir que la capacité financière d’acquérir une propriété recule au Québec.

Rapportée par l’Agence QMI, cette analyse soutient qu’alors que la capacité financière des ménages canadiens d’acquérir une propriété s’est accrue au cours du premier trimestre de 2018, comparativement au trimestre précédent, la situation a été tout autre ici.

Les analystes pointent du doigt les coûts de possession d’une propriété, lesquels ont enregistré une hausse plus élevée que la croissance des revenus après impôts des ménages. Ainsi, le prix de vente moyen d’une propriété au Québec est passé de 299 324 $ à 301 955 $ d’un trimestre à l’autre, en hausse de 0,9 %, alors que les coûts de possession ont crû de 1,8 %, de 21 118 $ à 21 502 $. Les coûts de possession incluent l’hypothèque, les impôts fonciers et les services publics.

La rédaction