Le marché immobilier montréalais reste surévalué

Par La rédaction | 30 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les « signes de conditions problématiques sur le marché canadien de l’habitation demeurent élevés » en raison de la surévaluation et de l’accélération des prix d’un océan à l’autre, met en garde la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dans son dernier rapport trimestriel.

La situation est particulièrement préoccupante dans les marchés de Vancouver et de Toronto, où la forte croissance des prix touche désormais des centres voisins, dont Hamilton et Victoria. Les problèmes les plus courants dans les 15 régions métropolitaines passées au crible dans le rapport sont la surévaluation et la construction excessive. En revanche, la situation reste saine à Ottawa et dans le Canada atlantique.

À la fin du troisième trimestre de 2016, les prix des maisons ont ainsi enregistré une hausse de 7 % au pays par rapport à la même période l’année précédente, après correction de l’inflation. Toutefois, si l’Ontario avait été exclue du calcul, ceux-ci seraient restés stables, souligne la SCHL.

Cette dernière définit les signes de « conditions problématiques » comme des déséquilibres sur le marché de l’habitation. « Les déséquilibres se produisent lorsque les indicateurs de la construction excessive, de la surévaluation, de la surchauffe ou de l’accélération des prix, ou une combinaison de ces indicateurs, s’écartent nettement de leurs moyennes historiques », explique la Société.

SURÉVALUATION « MODÉRÉE » À MONTRÉAL

Au total, huit des 15 régions étudiées dans le document sont dans le rouge, mais le Québec s’en sort plutôt bien. La SCHL indique avoir seulement détecté des « signes modérés de conditions problématiques » dans les régions de Montréal et de la Vieille Capitale.

« Au troisième trimestre, notre analyse détectait encore des signes modérés de surévaluation sur le marché de Montréal. Ainsi, les prix des habitations demeuraient supérieurs aux niveaux dictés par les facteurs économiques et démographiques fondamentaux », commente David A. L’Heureux, chef analyste à la Société.

L’accélération des prix est restée faible durant cette période, ajoute la SCHL, qui précise que « le resserrement des conditions de marché observé au cours des derniers trimestres s’est traduit par un taux de croissance un peu plus soutenu du prix moyen sur le marché de la revente ». Résultat : toujours au troisième trimestre, le prix Centris moyen des habitations existantes a augmenté de 2,6 % sur un an, comparativement à 2,2 % au trimestre précédent et 1,8 % au premier trimestre de 2016.

Sur le segment des maisons unifamiliales, la SCHL dit également avoir constaté une augmentation du rythme de croissance des prix tant sur l’île de Montréal qu’en banlieue.

Au mois de septembre, le nombre de nouvelles copropriétés a atteint un sommet au centre-ville avec plus de 4 200 unités en construction, ce qui représentait environ 40 % du total des copropriétés en chantier dans la métropole. La SCHL souligne qu’une part importante de ces constructions est concentrée dans quelques immeubles de taille exceptionnelle pour le marché montréalais (ensembles de 300 logements et plus).

De manière générale, « bien que les stocks de copropriétés invendues et en construction se résorbent graduellement dans la plupart des secteurs de la région de Montréal, l’activité demeure soutenue dans le centre-ville », relève le rapport.

PAS DE SURCHAUFFE À QUÉBEC

Du côté de Québec, la SCHL décèle également des « signes modérés de conditions problématiques ». Et bien que les indices de surévaluation « tendent à perdre en intensité depuis le début de l’année 2016 », ceux-ci demeurent « élevés » et, comme à Montréal, les prix des logements sont supérieurs « aux niveaux dictés par les facteurs démographiques et économiques fondamentaux ».

En revanche, la Société dit ne pas s’inquiéter quant à une éventuelle surchauffe, expliquant que ces résultats découlent de l’offre importante de propriétés à vendre sur le marché des résidences déjà construites, particulièrement les copropriétés.

DES PRIX ALIMENTÉS PAR LA SPÉCULATION

« Nous détectons toujours des signes élevés de conditions problématiques au Canada. L’accélération des prix observée à Vancouver, à Victoria, à Toronto et à Hamilton indique que la croissance des prix des habitations pourrait être alimentée par la spéculation, car son rythme est plus rapide que celui pouvant être soutenu par des facteurs économiques fondamentaux comme la migration, l’emploi et le revenu. Pour cette raison, les acheteurs devraient veiller à ce que le logement choisi corresponde à leurs besoins, tout en tenant compte des perspectives à long terme sur le marché », résume Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL.

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