Le nouveau visage de la philanthropie selon KPMG

Par La rédaction | 10 Décembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Donner pour faire une différence. Ce serait là la nouvelle préoccupation des donateurs, selon un rapport de KPMG sur les pratiques mondiales en philanthropie.

L’enquête a révélé que près des trois quarts (71 %) des philanthropes déclarent que la possibilité de mesurer l’impact de leurs dons est un facteur clé dans le choix des causes à soutenir.

Il reste que mesurer cet impact est un défi pour 64 % d’entre eux.

Les personnes et les familles prospères « sont profondément conscientes des immenses besoins qui existent aujourd’hui et sont déterminées à trouver les meilleurs moyens d’utiliser leur patrimoine de façon significative pour avoir un impact maximal, explique Yannick Archambault, associé et leader national, Bureau de gestion familiale, KPMG Entreprise. De plus en plus, elles suivent dans leurs pratiques de don des principes de rigueur et tirent parti d’analyses, de données, de leurs réseaux personnels et de leurs compétences pour aborder plus rapidement certains des enjeux de société les plus complexes. »

Le rapport révèle également que les donateurs ont une plus grande volonté d’innover. Pour 42 % des répondants, ce sont les approches novatrices qui ont une grande influence sur leurs habitudes de don. Une tendance qui marquera l’avenir de la philanthropie selon KPMG.

« Au-delà du simple fait de donner de l’argent à des causes méritoires, les « philanthropes contemporains soutiennent les causes de manière plus intentionnée et informée et réexaminent les stratégies sous-tendant leurs actes de bienfaisance et leurs pratiques de financement, affirme Arundel Gibson, conseillère auprès des familles, Philanthropie et impact, Bureau de gestion familiale de KPMG. Les inégalités mises en évidence par la pandémie, le programme lié aux facteurs ESG (environnement, social et gouvernance) et les nouveaux mouvements visant à démanteler le racisme et le colonialisme sont les facteurs qui façonnent ce changement chez les donateurs et au sein du secteur caritatif en soi. »

Plus de la moitié (58 %) des répondants ont indiqué que les bonnes pratiques de gouvernance influençaient fortement leur décision quand ils choisissent un organisme de bienfaisance à financer.

Même si la collaboration reste un défi, 63 % des répondants conviennent qu’il faut combiner les efforts avec ceux de tierces parties pour générer un véritable impact. Un peu plus de la moitié (60 %) des personnes interrogées s’associent à d’autres fondations, 40 % à des philanthropes partageant leurs opinions, 28 % à des entreprises à but lucratif, 28 % à des organismes gouvernementaux, et 16 % à des chercheurs et à des membres du milieu universitaire et à d’autres alliés.

Pour 77 % des répondants, leur démarche philanthropique contribue au renforcement des liens entre les membres de leur famille.

LES FACTEURS ESG

Les principes d’investissement axés sur les facteurs ESG influencent la façon dont les philanthropes répartissent leurs dons. La responsabilité sociale et environnementale, les bonnes pratiques de gouvernance, comme la diversité au sein des conseils d’administration et parmi le personnel et les bénéficiaires, ainsi que les pratiques financières saines, sont des considérations qui motivent de plus en plus les décisions de financement.

Les donateurs se tournent davantage vers des entreprises responsables. Selon un autre sondage de KPMG au Canada, 78 % des PME canadiennes ont déclaré que la pandémie a renforcé leur engagement à l’égard des enjeux sociaux et environnementaux.

Par ailleurs, l’étude démontre que les décisions des donateurs reposent davantage sur la collecte de données. Le défi, c’est la quantité de données disponibles. Les deux tiers (67 %) des philanthropes sont d’avis que plus il y en aura, plus cela rendra la mesure de l’impact significative.

Au Canada, des organisations nationales et des organismes de bienfaisance de premier plan ont récemment publié une série de recommandations à l’intention du gouvernement fédéral. Celles-ci soulignaient la nécessité de disposer de plus de données pour une transparence et une équité accrues dans le secteur caritatif.

Pour réaliser cette étude, le Bureau de gestion familiale mondial de KPMG a mené des sondages et des entrevues approfondies auprès de philanthropes du monde entier, dont du Canada.

La rédaction