Le Québec peu affecté par les nouvelles règles hypothécaires

Par La rédaction | 21 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Si les ventes de maisons existantes ont chuté un peu partout au pays en janvier et en février, notamment en Ontario, le Québec s’en sort nettement mieux, selon Desjardins.

Dans une note publiée mardi, Hélène Bégin attribue en partie cette contraction à l’entrée en vigueur le 1er janvier de règles hypothécaires fédérales plus strictes pour les nouveaux prêts, avec une mise de fonds de 20 % et plus.

L’économiste principale du Mouvement observe néanmoins que les mises en chantier d’habitations ont maintenu un bon rythme dans les deux provinces. Mais alors que les ventes ont dévissé de plus de 20 % en janvier puis de 5,4 % en février en Ontario, elle relève que le phénomène a été bien moins prononcé au Québec, avec respectivement des baisses de 4,6 % et 2,7 %.

LES COPROPRIÉTÉS EN FORTE DEMANDE À MONTRÉAL

Malgré ces reculs, le nombre de propriétés vendues par l’entremise d’un courtier immobilier a même connu son meilleur mois de janvier en l’espace de 10 ans dans la Belle Province, souligne Hélène Bégin, qui précise que les ventes demeurent historiquement élevées, tandis que le nombre de résidences à vendre ne cesse de diminuer.

Alors que les ventes de maisons demeurent plutôt stables, la demande est très forte pour les copropriétés, surtout dans la grande région de Montréal, ce qui a mis un terme à la période de surplus de ces dernières années, note l’économiste. Celle-ci ajoute que le retour à l’équilibre du marché dans la plupart des secteurs et des gammes de prix favorise en outre plusieurs projets de construction de copropriétés dans la métropole.

Le marché du centre-ville est même globalement revenu à l’équilibre, bien qu’une « légère pénurie » affecte les logements de moins de 400 000 dollars tandis que le marché haut de gamme continue d’afficher d’importants surplus. Le nombre de copropriétés neuves invendues a d’ailleurs fortement diminué depuis le sommet enregistré en 2015. Résultat : au début de l’année, environ 400 unités récemment achevées n’avaient pas encore trouvé preneur à Montréal, dont 78 au centre-ville.

LA HAUSSE DES TAUX D’INTÉRÊT SE POURSUIVRA

Selon Hélène Bégin, les mises en chantier de copropriétés devraient globalement être à la hausse cette année en raison des conditions de marché positives dans la grande région métropolitaine. Seul bémol, la remontée des taux hypothécaires et les règles plus strictes pour les nouveaux prêts pourraient « refroidir un peu » la demande dans ce segment.

L’économiste note par ailleurs que le fait qu’il y ait une pénurie d’unifamiliales dans l’île de Montréal à cause du nombre insuffisant de propriétés à vendre par rapport à la demande exerce une pression sur les prix. Ailleurs au Québec, la situation est néanmoins différente, puisque plusieurs marchés sont en léger surplus. Autrement dit, résume-t-elle, la hausse rapide des prix moyens à l’échelle provinciale s’explique surtout par l’accélération dans la métropole.

Enfin, Hélène Bégin prévient que les consommateurs doivent anticiper des augmentations graduelles des taux directeurs de la Banque du Canada au cours des prochains trimestres. Par conséquent, met-elle en garde, « le coût d’emprunt plus élevé pourrait inciter certains acheteurs à revoir leur budget d’acquisition à la baisse, à s’éloigner des quartiers centraux plus dispendieux ou à reporter leur projet le temps d’accumuler plus d’épargne ».

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