Les armes à feu n’ont plus la cote chez les investisseurs

Par La rédaction | 6 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Rear view of two hunters standing, holding shotguns, wearing orange safety vests and hats, looking out at the woods.

Après la fusillade dans une école secondaire de Parkland, en Floride, le mois dernier, plusieurs se questionnent sur l’opportunité de détenir des titres de sociétés qui fabriquent ou vendent des armes ou des munitions.

Si les événements de Parkland ont en effet déclenché un débat national sur la liberté de détenir une arme à feu aux États-Unis, la communauté financière n’en est pas exclue.

Craig Pearson, chef de la direction et cofondateur de Private Wealth Systems, fintech installée à Charlotte, en Caroline du Nord, affirme que certains investisseurs tentent d’en purger leurs portefeuilles. Il ajoute que les conseillers et les gestionnaires de patrimoine se démènent pour se conformer à ces demandes, même si cela n’est pas une mince affaire.

M. Pearson explique que les noms de la plupart de ces sociétés sont souvent mal connus et ne ressortent pas particulièrement dans un prospectus. Il précise que Smith & Wesson est maintenant négocié en tant qu’American Outdoor Brands Corp., et que Winchester est quant à elle détenue par Olin Corp. National Presto Industries, marque bien connue pour sa gamme de petits appareils électroménagers, même si elle fait en réalité bien plus d’argent avec la vente d’armes et munitions.

Il souligne enfin que des enseignes très populaires, telles que Dick’s Sporting Goods ou encore Walmart, vendent elles aussi des armes aux consommateurs.

INVESTISSEMENT DURABLE

Difficulté supplémentaire, bon nombre de ces titres sont détenus dans des fonds indiciels cotés en Bourse. Craig Pearson avance par exemple que les deux plus grands gestionnaires d’actifs au monde, à savoir BlackRock et Vanguard, figurent désormais parmi les principaux actionnaires de trois sociétés d’armes à feu cotées en Bourse : Sturm Ruger, American Outdoor Brands et Vista Outdoor.

La solution, selon le PDG de Private Wealth Systems, passerait alors inévitablement par l’investissement durable, seul à même de refléter le point de vue des investisseurs responsables. Il rappelle que l’investissement durable tient compte de facteurs tels que le bilan d’une entreprise en matière de protection des consommateurs, la diversité au sein des conseils d’administration ou encore les pratiques managériales et environnementales.

Craig Pearson croit par ailleurs que ce secteur ne restera pas marginal très longtemps. Au cours des trois prochaines décennies, Bank of America Merrill Lynch prédit que, rien qu’aux États-Unis, les Y pourraient investir 15 milliards de dollars dans des fonds tenant compte de considérations environnementales, sociales et de bonne gouvernance (ESG). Une preuve de plus que ces placements deviendront de plus en plus avantageux sur le long terme.

« Au sein de riches familles, conclut M. Pearson, les investisseurs peuvent avoir un véritable impact sur la société s’ils décident de placer leur argent conformément à leurs valeurs. »

La rédaction