Les baby-boomers montréalais aiment leur maison

Par La rédaction | 18 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La « vaste majorité » des baby-boomers montréalais sont aujourd’hui propriétaires de leur maison, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Dans une récente étude, la SCHL observe que, contrairement à une idée reçue, les personnes nées entre 1947 et 1966 n’ont pas, du moins pour l’instant, effectué de véritable retour au marché locatif. Résultat : la plupart d’entre elles demeurent propriétaires, même si « une faible proportion » ont en effet vendu leur maison afin d’acquérir une copropriété, « ce qui a pu stimuler la demande » pour ce type d’habitation.

D’après le dernier recensement effectué par Statistique Canada, les baby-boomers représentaient environ 40 % de l’ensemble des ménages de la région métropolitaine en 2016. Un poids démographique considérable qui a incité la SCHL à analyser leur comportement, par exemple en se demandant si leur mode d’occupation avait évolué au cours des 10 dernières années, s’ils portaient plus d’intérêt qu’auparavant pour la copropriété, ou encore s’ils déménageaient pour habiter des maisons plus petites. Autrement dit, l’objectif était d’évaluer l’impact que cette génération pourrait avoir sur le marché immobilier au cours des prochaines années.

UN « CERTAIN INTÉRÊT » POUR LA COPROPRIÉTÉ

Le premier constat de la SCHL est que s’« il n’y a pas de retour marqué au marché locatif présentement chez les baby-boomers », ceux-ci manifestent néanmoins « un certain intérêt » pour la copropriété. Pour vérifier s’il est vrai que plusieurs d’entre eux, en vieillissant, vendent leur propriété afin notamment d’accroître leurs revenus ou de se départir des différentes obligations liées à la possession d’une maison, l’organisme fédéral a analysé l’évolution du taux de locataires entre 2006 et 2016 pour quatre différentes cohortes de baby-boomers montréalais, des plus âgés (nés entre 1947 et 1951) aux plus jeunes (nés entre 1962 et 1966).

La proportion de locataires est ainsi demeurée stable, à environ 37 %, chez les personnes nées entre 1947 et 1951. Par conséquent, ce segment de la population n’a « probablement pas influé considérablement sur l’évolution de la demande locative globale de la région de Montréal » entre 2006 et 2016. De même, la proportion de locataires a été en baisse durant cette période parmi toutes les autres cohortes de baby-boomers moins âgés, ce qui, là encore, « limite la pression sur la demande locative provenant de ces groupes ».

En revanche, ces derniers semblent apprécier la copropriété puisque celle-ci enregistre un gain d’environ 5 % au sein de chacun des groupes moins âgés. « Tout comme les baby-boomers plus âgés, certains [nés entre 1962 et 1966] ont peut-être vendu leur maison pour acheter une copropriété. Toutefois, étant donné que la proportion de locataires a diminué pour ces cohortes au cours des 10 dernières années, il est aussi possible que certains locataires soient devenus propriétaires en acquérant une copropriété pendant cette période », commente la SCHL. « Si le passé est garant de l’avenir, la demande pour les copropriétés pourrait profiter dans une certaine mesure du vieillissement des baby-boomers au cours des prochaines années », ajoute-t-elle.

PAS DE RUÉE VERS LE PLUS PETITS LOGEMENTS

Deuxième constat de la SCHL : seule une faible proportion de cette génération opte pour des habitations plus petites au fur et à mesure qu’elle vieillit. Une observation qui, de nouveau, va à l’encontre du stéréotype qui veut que les ménages vieillissants pratiquent forcément le downsizing, par exemple à la suite du départ de leurs enfants du domicile familial ou encore pour occuper un logement nécessitant moins d’entretien. Ce phénomène est toutefois bien réel dans le cas des propriétaires d’habitations de grande taille. Ainsi, la proportion de baby-boomers vivant dans des logements de huit pièces et plus diminue (-3,4 % entre 2006 et 2016), principalement au profit de ceux qui habitent des quatre pièces et moins.

Diagnostic de la SCHL : « Le downsizing est principalement le lot des propriétaires de grandes demeures et très peu celui des propriétaires d’habitations plus modestes », ce qui laisse croire que « la taille de ces dernières correspond déjà adéquatement à leurs besoins ». L’organisme en déduit que « le vieillissement des baby-boomers devrait contribuer à alimenter la demande de logements de plus petite taille au cours des prochaines années ».

La Société constate enfin que « peu de baby-boomers de la banlieue déménagent à Montréal » et qu’on assiste même au phénomène inverse, à savoir qu’ils sont plus nombreux à quitter la métropole pour s’installer en périphérie. D’après le dernier recensement, moins de 0,5 % des ménages âgés de 55 à 64 ans ont en effet quitté la banlieue en 2016 pour s’établir sur l’île de Montréal. Une faible propension à déménager qui corrobore les données de l’Institut de la statistique du Québec, selon lesquelles la migration est généralement faible chez les aînés. Conclusion de la SCHL : « Les baby-boomers de la banlieue ont eu peu d’impact sur la demande locative à Montréal, et encore moins sur celle des copropriétés. »

La rédaction