Les banques centrales démunies en cas de krach?

Par La rédaction | 24 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Même si le pire n’est pas toujours certain, « en cas de tempête boursière, mieux vaudra allumer des cierges » plutôt que de compter sur l’action des banques centrales, estime Amid Faljaoui dans Trends-Tendances.

Citant les propos du récent « prix Nobel » d’économie Richard Thaler, qui a déclaré « nous semblons vivre dans l’une des périodes les plus troublées de notre vie, et pourtant les marchés financiers ont l’air de faire la sieste », le chroniqueur belge soutient que celui-ci « exprime bien l’angoisse sourde de pas mal d’investisseurs ».

« Même Michael Bloomberg, ancien maire de New York et milliardaire américain, ne comprend pas la raison de la hausse actuelle des Bourses », s’étonne-t-il, soulignant que, de l’escalade verbale entre la Corée du Nord et les États-Unis aux négociations sur le Brexit qui s’enlisent, « les sujets d’inquiétude ne manquent pas ».

LA BOURSE VOLE DE RECORD EN RECORD

Et pourtant, note le chroniqueur, la Bourse « continue de grimper sans presque sourciller », comme en témoigne le dernier sommet atteint par l’indice Dow Jones, qui a dépassé la barre des 23 000 points après avoir déjà battu à 52 reprises un record depuis le début de l’année. Dans ces conditions, s’interroge-t-il, « peut-on imaginer vivre un krach boursier comme en 1987 », lorsque le Dow Jones avait perdu 22 % en l’espace d’une seule séance?

Trente ans plus tard, explique-t-il, la réponse à cette question est à la fois oui et non. « Oui, car il n’y a que les imbéciles pour penser qu’ils sont à l’abri d’une éventuelle correction de la Bourse », et ce, d’autant plus que la Bourse américaine est trop chère, ce qui devrait faire en sorte que les cours s’orientent à la baisse.

Mais en même temps, souligne Amid Faljaoui, les autorités boursières ont, depuis 1987, mis sur pied « des coupe-circuits informatiques » destinés à empêcher qu’une baisse de plus de 20 % des cours se reproduise brutalement. De même, « les banques centrales veillent aujourd’hui au grain » et « empêcheront une trop forte dégringolade des marchés financiers de peur qu’elle ne contamine l’économie réelle ».

DES DISPOSITIFS DE SÉCURITÉ THÉORIQUES

Toutefois, ces dispositifs demeurent théoriques, met en garde le chroniqueur. D’après lui, les banques centrales ont en effet « brûlé toutes leurs cartouches » et « si une crise sérieuse devait vraiment se produire en Bourse, mieux vaudrait allumer des cierges si on est croyant, car ces banques n’ont aujourd’hui plus beaucoup de munitions pour lutter contre un vrai krach ».

La raison? En général, elles tentent de sauver le navire en réduisant le plus possible leurs taux d’intérêt, rappelle Amid Faljaoui. Or, ceux-ci sont déjà extrêmement bas, alors comment, dans ces conditions, les baisser encore davantage? Un bon sujet de méditation, conclut-il… sans apporter de réponse.

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