Les Canadiens endettés comme jamais

Par Ronald McKenzie | 11 mai 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La dette des ménages canadiens a atteint un nouveau sommet, selon une étude de l’Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA-Canada). En décembre 2009, elle se chiffrait à 1 410 milliards de dollars. C’est plus de 41 740 $ par citoyen canadien, tous âges confondus, et c’est 2,5 fois plus que la dette qu’on enregistrait en 1989.

La grande récession n’a pas freiné l’ardeur des Canadiens à s’endetter, bien au contraire. « Les Canadiens sont prêts à consommer maintenant et à payer plus tard. La question demeure toutefois de savoir s’ils ont conscience du coût total de ce paiement différé », commente CGA-Canada.

Apparemment, non. En effet, l’étude montre que 78 % des participants ont indiqué qu’ils ne modifieraient pas leurs habitudes d’épargne pour se faire ou se refaire un coussin de sécurité financier de la taille qu’ils croient juste pour eux. Quelque 14 % d’entre eux ont dit avoir réduit leur taux d’épargne habituel en raison de la diminution des possibilités de croissance et de leur niveau de confiance à l’égard des marchés de capitaux.

Et puis, la confiance règne. Près de 60 % des personnes sondées dont les dettes ont augmenté (et 92 % de celles dont les dettes ont diminué ou sont restées les mêmes) estiment qu’elles sont encore capables de bien les gérer ou même de s’endetter davantage ! Dans ces circonstances, il n’est pas surprenant d’apprendre que le Canada occupe le 1er rang parmi 20 pays de l’OCDE en ce qui a trait au ratio dette/actifs financiers, et son ratio dette/revenu a atteint 144 % à la fin de 2009.

Mais il y a des limites à étirer l’élastique. Par exemple, si les taux d’intérêt hypothécaires augmentent de deux points de pourcentage, les familles à revenu moyen ou élevé risquent de devoir resserrer leur budget. Si elles souhaitent conserver le même train de vie en matière de logement, d’impôts, de nourriture et de transport, elles devront réduire d’autres dépenses de 9 % à 11 %, Pour beaucoup d’entre elles, ce sera une grosse mission.

« Le recours au financement par les ménages canadiens est l’un des rares éléments qui est resté imperméable à la nouvelle réalité économique. On constate que la hausse de la dette des ménages est forte en période de prospérité et qu’elle résiste remarquablement bien dans les périodes difficiles », indique CGA-Canada.

Ronald McKenzie