Les Canadiens endettés et inquiets

Par La rédaction | 30 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Very Upset Woman Holding Her Many Credit Cards.

Plus de la moitié des Canadiens se disent préoccupés par leur niveau d’endettement et avouent être chaque mois à 200 dollars de ne pas pouvoir payer leurs factures.

Le sentiment d’inquiétude augmente au même rythme que la dette des ménages canadiens. L’enquête du syndic de faillite MNP Debt sur le sentiment des consommateurs vis-à-vis de la dette révèle en effet que la part des Canadiens reconnaissant être préoccupés par leur niveau d’endettement a grimpé de près de 10 points en six mois. En février dernier, ils étaient 43 % à l’être contre 52 % aujourd’hui. Par ailleurs, 50 % d’entre eux disent regretter leur situation, soit 7 points de plus que lors de l’enquête précédente.

« C’est très positif de voir que de plus en plus de Canadiens sont inquiets, note Grant Bazian, président de MNP Debt. De nombreux ménages utilisent leurs cartes de crédit pour couvrir leurs dépenses, mais ils ne peuvent continuer à se sentir à l’aise avec le fait de payer à crédit pour financer un niveau de vie qu’ils ne peuvent s’offrir. »

Par ailleurs, 56 % des Canadiens affirment passer chaque mois à 200 dollars de ne pas pouvoir payer leurs factures et le remboursement de leurs dettes. Parmi eux, 31 % avouent ne pas gagner assez d’argent pour couvrir toutes leurs dépenses, ce qui les met techniquement en faillite. Ils sont 5 % de plus qu’en février dernier et 10 % de plus qu’il y a dix-huit mois.

« Or, être en faillite technique rend très vulnérable à quelle que sorte de choc économique que ce soit, indique M. Bazian. Une perte d’emploi, une urgence, un divorce, une réduction de paie ou de bonus, mais aussi une augmentation des taux d’intérêt. »

BUDGET DE LA RENTRÉE DÉPASSÉ

L’enquête démontre d’ailleurs que la possibilité que les taux directeurs augmentent fait aujourd’hui partie des craintes des Canadiens. Pas moins de 38 % d’entre eux sont conscients qu’une augmentation pourrait les mener à la banqueroute, contre 31 % il y a six mois.

Malgré cette anxiété concernant leur dette, vivre au-dessus de ses moyens demeure une réalité. Environ 40 % des parents avouent avoir dépassé le budget qu’ils s’étaient fixé pour la rentrée scolaire de leurs enfants. Un Canadien sur trois admet également dépenser plus que ses finances ne le lui permettent pour ses vacances et ses loisirs estivaux.

« Du fait des bas taux d’intérêt, il est tentant de dépenser à crédit sans se préoccuper de ce que l’on a réellement sur nos comptes, explique Grant Bazian. Mais un jour ou l’autre, les taux d’intérêt vont augmenter. Les 56 % de Canadiens qui vivent aujourd’hui très près de la faillite devraient déjà demander conseil à un professionnel, croit-il. Car l’une des plus grossières erreurs que les gens font est justement d’atteindre le point de non-retour avant d’appeler à l’aide. »

AUTRES CHIFFRES CLÉS

  • 60 % des parents sont préoccupés par leur niveau d’endettement. C’est plus que dans la population globale.
  • 60 % des membres de la génération X se disent inquiets de leur situation financière, contre 52 % des Y et 43 % des boomers.
  • 52 % des Québécois et des Ontariens sont préoccupés par leur dette, contre seulement 44 % des habitants de la Colombie-Britannique. Les plus inquiets se trouvent dans les provinces de l’Atlantique avec un taux de 60 %.
  • Le sentiment de regret est quant à lui plus fort en Saskatchewan et au Manitoba (59 %), contre 49 % au Québec.
  • 28 % des Québécois admettent aujourd’hui être en faillite, contre 35 % des Ontariens et des Albertains et 20 % des Britanno-Colombiens.

L’enquête Ipsos pour MNP Debt a été menée en ligne entre le 6 et le 12 septembre auprès de 1502 Canadiens.

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