Les Canadiens ne donnent plus comme avant

Si les Canadiens sont de plus en plus nombreux à faire des dons, ils se montrent en revanche moins généreux qu’auparavant et utilisent davantage les médias sociaux.

C’est ce qu’indique un sondage publié mardi par la Fondation canadienne pour la philanthropie.

Cette dernière, membre de l’Association des professionnels en philanthropie (AFP), précise qu’en 2017, sept adultes sur 10 au pays ont versé de l’argent à un organisme de bienfaisance, tandis que près de la moitié d’entre eux se disent « disposés à utiliser des approches différentes en matière de don plutôt que de simplement répondre à la traditionnelle lettre de sollicitation ».

Le sondage révèle également que même si les Canadiens sont aujourd’hui plus nombreux qu’il y a quelques années à donner, les montants moyens qu’ils offrent à des organisme de bienfaisance ou à des organismes sans but lucratif, par exemple, est en baisse, soit 772 dollars en 2017, comparativement à 924 dollars en 2015.

LES MÉDIAS SOCIAUX GAGNENT DU TERRAIN

L’enquête d’opinion montre en outre que 80 % des donateurs soutiennent plus d’une cause, puisque 23 % font des dons à quatre ou cinq organismes de bienfaisance, alors que 13 % soutiennent six causes qui leur tiennent à cœur, voire davantage. Dans l’ensemble, le secteur de la bienfaisance jouit d’une excellente réputation auprès du grand public, indique la Fondation canadienne pour la philanthropie, qui souligne que près de huit sondés sur 10 (78 %) font confiance aux organismes de ce domaine.

La Fondation se dit néanmoins « préoccupée » par la baisse des taux de bénévolat. En effet, d’après le sondage, seuls un tiers des Canadiens ont fait du bénévolat auprès d’un organisme de bienfaisance ou sans but lucratif au cours des 12 derniers mois, y consacrant en moyenne 88 heures, ce qui représente une baisse importante par rapport à la moyenne de 110 heures enregistrée en 2015.

Enfin, l’enquête relève que Facebook demeure la plateforme de médias sociaux la plus populaire au pays. Ainsi, trois répondants sur quatre (75 %) disent avoir un compte Facebook, loin devant Twitter (29 %) et Instagram (28 %). En outre, près de deux Canadiens sur 10 actifs sur les médias sociaux (18 %) ont versé un don à un organisme de bienfaisance en réponse à une demande publiée sur leur compte de média social. « Les jeunes d’aujourd’hui, qui sont habitués aux médias sociaux, vont vieillir, de sorte qu’on s’attend à ce que la sollicitation par courrier électronique et dans les médias sociaux devienne de plus en plus courante dans le domaine de la collecte de fonds », confirme Mary Bowyer, membre du comité de recherche de la Fondation.

« MIEUX EXPLIQUER CE QU’ON FAIT DE L’ARGENT »

« Globalement, notre sondage révèle que les Canadiens appuient grandement le travail accompli par les organismes de bienfaisance au Canada et qu’ils comprennent bien la façon dont ils soutiennent les collectivités », estime pour sa part Roger Ali, président de la Fondation. Celui-ci note toutefois que « les donateurs évoluent et qu’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir changer la façon dont ils versent leurs dons et dont ils veulent interagir avec les organismes », ce qui obligera le secteur à « s’adapter à ces changements » s’il veut rester dans la course.

« Les donateurs recherchent des organismes de bienfaisance dont le travail contribue à créer un monde meilleur. Mais ils surveillent aussi de près leurs frais d’administration et leurs activités. Le secteur doit mieux expliquer que les coûts indirects (salaires équitables, mises à niveau de l’équipement informatique, etc.) sont nécessaires pour assurer la croissance et la durabilité d’un organisme et s’inscrivent dans une utilisation efficace des dons en argent qui lui sont versés », conclut Lorelei Wilkinson, présidente du comité de recherche de la Fondation.

Le sondage a été réalisé en ligne par Ipsos en octobre dernier auprès d’un échantillon de 1 500 Canadiens âgés de 18 ans ou plus.

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