Les Canadiens ne parlent pas argent avec leurs parents âgés

28 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Relaxed senior couple sitting with their investment agent

retraite_conseil_aine_budget_plan_425Ils ont trop peur de paraître irrespectueux ou grippe-sou.

Bien que la vaste majorité des adultes canadiens ayant un parent âgé de plus de 65 ans considèrent qu’il est important de discuter des soins et du soutien financier de leurs parents âgés, près des deux tiers (62 %) admettent ne pas avoir encore abordé cette question délicate, principalement parce que celle-ci les met dans une situation inconfortable. C’est ce que révèle un récent sondage de la Banque CIBC.

Parmi les 45 % de Canadiens ayant un parent âgé de 65 ans et plus :

  • 90 % disent qu’il est important pour leurs parents de préciser la manière dont ils souhaitent que leurs finances soient gérées s’ils ne sont plus capables de le faire eux-mêmes.
  • Près des deux tiers (62 %) n’ont pas encore discuté avec leurs parents de la prise en charge de leurs finances au cas où ces derniers ne seraient plus en mesure de s’en occuper eux-mêmes.
  • Deux répondants sur cinq (40 %) mentionnent que cette discussion les rend mal à l’aise ou qu’ils craignent de paraître irrespectueux ou encore de donner l’impression qu’ils s’intéressent seulement « à l’argent de leurs parents ».
  • 73 % pensent que c’est plutôt à leurs parents d’aborder la question.
  • Le tiers (33 %) pense que leurs parents comptent régulièrement sur eux pour une forme ou une autre d’assistance.

Les résultats du sondage montrent également que, advenant une invalidité en raison de l’âge ou de la maladie, 46 % des baby-boomers âgés de 55 ans et plus s’attendent à ce que leur conjoint s’occupe de leurs finances, mais 31 % se tourneraient toutefois vers leurs enfants dans une telle situation.

Pourtant, seulement deux baby-boomers sur cinq (43 %) en ont discuté et encore moins (22 %) ont pris des mesures pour formaliser leurs souhaits. Soit qu’ils n’aient pas pris le temps de le faire, soit qu’ils ne croient pas que cela soit nécessaire ou considèrent ne pas avoir un patrimoine suffisant pour faire des plans.

« Il est important de nommer une personne de confiance pour prendre en charge vos soins médicaux et personnels ainsi que vos finances, recommande David Nicholson, vice-président, Service impérial CIBC. En fournissant à cette personne des directives et un plan financier pour les années à venir, vous vieillirez mieux puisque vous aurez l’assurance qu’on veillera à vos besoins. »

Les cinq étapes d’une bonne stratégie familiale

  • Tenir une conversation. Tous les membres de la famille et d’autres proches au besoin doivent participer à la discussion afin de prévenir le plus possible d’éventuels malentendus ou conflits familiaux.
  • Déterminer où se trouvent les principaux documents et avoirs financiers. Rassemblez dans un dossier le nom des personnes-ressources et les papiers essentiels, par exemple, les documents médicaux, juridiques et financiers, notamment les comptes de banque, les coffrets de sûreté, les placements, les assurances, les dernières déclarations de revenus, les intérêts commerciaux, les actifs, les dettes et les mandats d’inaptitude pour les finances et les soins personnels. Dresser la liste des factures et dépenses mensuelles.
  • Consigner par écrit les plans et les attentes concernant les soins.
  • Élaborer un plan financier qui tient compte des arrangements et des coûts reliés aux soins.
  • Obtenir des conseils financiers et juridiques en vue de l’élaboration du plan successoral.

Par ailleurs, 68 % des enfants adultes indiquent que leurs parents ont fait un testament. Mais bien que ce document constitue souvent une première étape et un outil efficace dans le plan successoral, la planification ne devrait pas s’arrêter là, précise M. Nicholson.

Comme les Canadiens peuvent s’attendre à vivre longtemps, la probabilité qu’ils aient besoin d’aide pour leurs obligations bancaires et leurs soins médicaux et personnels doit être prise en considération par bon nombre de familles, croit le VP de la CIBC. D’autant que la vieillesse expose à un risque de maladies cognitives qui peut rendre vulnérable à la fraude ou à la maltraitance.