Les défis des marchés et du personnel

Par Mark Burgess | 15 juin 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Il y a une phrase qui fait le tour des couloirs sous-utilisés de Placements Mackenzie ces jours-ci, selon Christopher Boyle : « Il y a des décennies où rien ne s’est passé, et des années qui ont l’allure d’une décennie entière ».

« Cela ressemble à la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement », soulignait le vice-président principal des ventes et services institutionnels de Mackenzie, lors de la Journée des opérations de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC), à Toronto.

Lors de cet événement, Christopher Boyle et d’autres experts du secteur ont examiné ce qui se passe dans le secteur des placements – de la volatilité de l’environnement des placements au vieillissement de la population, en passant par les efforts déployés pour ramener les employés au bureau.

L’inflation élevée depuis des décennies et la hausse des taux d’intérêt amènent les investisseurs à rechercher différents types de solutions, constate Christopher Boyle. Pour commencer, de nombreux investisseurs qui avaient abandonné les CPG il y a des années, voire des décennies, y reviennent, et les ventes de produits offrant des rendements comparables en souffrent.

« Nous avons tous bénéficié d’un vent arrière de bêta au cours des 30 dernières années en raison d’une baisse de la structure des taux, explique Christopher Boyle. Je pense que le secteur va devoir proposer des solutions qui permettront d’offrir ce revenu constant aux investisseurs avec moins de volatilité. »

Les investissements privés joueront probablement un rôle beaucoup plus important du côté des particuliers, estime-t-il, ce qui ajoutera également beaucoup de complexité aux portefeuilles des clients.

Oricia Smith, présidente de SLGI Asset Management et vice-présidente principale des solutions de placement à la Sun Life Canada, pense que les changements démographiques modifieront également les besoins des clients en matière de placement.

Une population vieillissante sera davantage axée sur le revenu de retraite, dit-elle, ce qui obligera les conseillers à s’adapter, tandis que la pandémie a conduit à mettre davantage l’accent sur la planification financière et les conseils holistiques.

« Parler ensemble de la richesse et de la santé est important plus que jamais », assurait-elle lors de l’événement.

Le changement démographique entraînant une augmentation des actifs contrôlés par les femmes, Oricia Smith affirme que le secteur doit également mieux recruter les femmes. La proportion de femmes conseillères est bloquée autour de 18 % depuis un certain temps, constate-t-elle, ce qui suggère un problème structurel.

Lors du premier événement en personne de l’IFIC en deux ans (il y avait également une option de diffusion en direct), les plans de retour au bureau ont naturellement fait partie de la conversation.

Selon Christopher Boyle, le taux d’occupation du bureau de Mackenzie est d’environ 30 %. Bien que le travail hybride soit appelé à durer, il est important de se rencontrer en personne, surtout à un niveau supérieur où l’on est aux prises avec de grandes questions.

Le travail virtuel a amené les gens à se « désensibiliser », déclare-t-il, et aux « interactions constructives » de se transformer en situations moins constructives. Passer du temps ensemble sur le plan social peut certainement aider à réparer des relations qui ont été « meurtries » par le travail à distance.

Mais il est difficile de faire revenir les travailleurs, en particulier les plus jeunes, d’autant que certains n’ont jamais travaillé dans un bureau.

Selon Oricia Smith, il est important d’organiser le temps de travail au bureau afin que les employés ne passent pas toute la journée à leur bureau à faire des appels Zoom.

Les entreprises organisent des déjeuners et des conférences pour attirer les travailleurs, en espérant qu’une fois au bureau, ils se sentiront revigorés et auront envie de revenir.

Selon Christopher Boyle, cela peut prendre quelques essais. Comme pour l’exercice physique, les premières fois peuvent être terribles (« Je n’ai jamais fait d’exercice de ma vie, rapporte Christopher Boyle, mais je connais des gens qui en ont fait »). Il encourage les employés à ne pas abandonner tout de suite. Une fois qu’ils se seront réhabitués à utiliser ces muscles, ils commenceront à en voir les bénéfices.