Les firmes de courtage indépendantes s’opposent au PL 141

Par La rédaction | 9 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dans la foulée de l’appel lancé lundi par l’ensemble des groupes de défense des consommateurs, les quatre plus importantes firmes de courtage en assurance et en placements du Québec réclament à leur tour au gouvernement de retirer le projet de loi 141.

Dans un communiqué publié conjointement, James McMahon, président pour la Région du Québec de Groupe Financier Horizons, Guy Duhaime, président de Groupe Financier Multi Courtage, Maxime Gauthier, chef de la conformité à Mérici Services Financiers et Gino Savard, président
 de MICA Cabinets de services financiers, affirment « appuyer sans réserve » la demande de la Coalition des associations de consommateurs du Québec (CACQ), d’Option consommateurs et de l’Union des consommateurs.

Fortes de « leurs milliers de conseillers », les quatre sociétés de courtage indiquent également « partager toutes leurs préoccupations » et « joindre leurs voix à leurs revendications ».

« LES CONSULTATIONS ONT ÉTÉ INSUFFISANTES »

Rappelant que le PL 141 est « un exercice qui couvre près de 2 400 articles de loi enchevêtrés dans une soixantaine de lois », James McMahon, Guy Duhaime, Maxime Gauthier et Gino Savard soutiennent que « les consultations ayant mené à ce projet ont été trop courtes pour permettre aux intermédiaires financiers de faire valoir leur point de vue au ministre Carlos Leitao ».

En effet, insistent-ils, celles-ci n’ont duré « que trois jours », ce qui est nettement insuffisant pour un projet de loi de cette envergure. De plus, les quatre dirigeants déplorent le fait que certains intervenants du secteur n’ont pas eu voix au chapitre. « Pourquoi a-t-on préféré recevoir l’Association des guichets automatiques plutôt que d’entendre les représentants des conseillers en services financiers? » demandent-ils.

Après avoir réaffirmé que leurs entreprises, implantées partout en région, « reconnaissent le bien-fondé de moderniser les structures du secteur financier et soutiennent l’objectif du ministre des Finances », les dirigeants estiment néanmoins que « les conditions, à la hâte et sous pression, dans lesquelles cette révision est en train de se faire ne pourront permettre au gouvernement d’atteindre son but tout en maintenant un équilibre vital entre toutes les parties prenantes du secteur financier ».

« LA RÉFORME NUIRA AU COURTAGE INDÉPENDANT »

« Cette réforme ne sera pas bénéfique pour le Québec », dénoncent les quatre hommes. La raison? « Le PL 141 donnera davantage de pouvoirs aux institutions financières, il réduira au silence les 33 000 conseillers professionnels membres de la Chambre de la sécurité financière qui ont à cœur l’intérêt de leurs clients et qui n’auront plus le contrepoids nécessaire de leur organisme professionnel pour participer à l’exercice de la démocratie. »

Et pour couronner le tout, il « sera néfaste pour les grands groupes de courtage indépendants que nous sommes, dont les conseillers de confiance servent ensemble plus de la moitié de la population du Québec en les protégeant par leur professionnalisme ». « Pour que cette réforme soit cohérente et serve l’intérêt du public en premier, il est essentiel que tous les acteurs soient consultés et que les avis de tous les intervenants soient pris en compte », concluent les quatre dirigeants.

Rappelons que l’appel de la CACQ, d’Option consommateurs et de l’Union des consommateurs a déjà reçu l’appui de la Chambre de l’assurance de dommage, de la Chambre de la sécurité financière, de la Fédération des chambres immobilières du Québec, de l’Association professionnelle des conseillers en services financiers et de deux anciens députés, le libéral Alain Paquet et le péquiste Rosaire Bertrand.

La rédaction