Les investisseurs canadiens inquiets des politiques de Trump

Par La rédaction | 13 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La politique commerciale des États-Unis constitue la principale préoccupation des gens d’affaires au pays, selon un récent sondage publié par Comptables professionnels agréés du Canada.

Les trois quarts (74 %) d’entre eux estiment en effet que les baisses d’impôt des sociétés prévues par l’administration Trump nuiront à la compétitivité des entreprises canadiennes. Et pour 29 % des répondants, le principal obstacle à la croissance de l’économie d’un océan à l’autre est le discours protectionniste de l’autre côté de la frontière.

Malgré cela, plus de la moitié (58 %) des personnes interrogées jugent que ces mesures n’auront pas d’effet sur la planification des activités de leur compagnie en 2018. En outre, près de la moitié des répondants (47 %) se disent optimistes quant aux perspectives de l’économie nationale pour les 12 prochains mois, tandis que 13 % sont pessimistes et que 40 % ne sont ni l’un ni l’autre.

LE DÉVELOPPEMENT DURABLE PRIS EN COMPTE

Interrogés sur l’intégration de la gestion des enjeux environnementaux et sociaux à la stratégie organisationnelle et au processus d’affaires, près des deux tiers des sondés (61 %) pensent que la question du développement durable aura un effet sur la création de valeur à long terme.

De plus, 46 % d’entre eux affirment qu’ils intègrent déjà cette notion dans la stratégie de leur entreprise, tandis que 17 % prévoient le faire. En revanche, plus du quart (28 %) avouent ne pas tenir compte du développement durable dans leur stratégie et n’avoir pas l’intention de le faire dans un proche avenir.

« Les effets des grands enjeux environnementaux, tout comme la probabilité qu’ils se concrétisent, diffèrent selon les secteurs et les entreprises. Les investisseurs d’aujourd’hui accordent de plus en plus d’importance à la durabilité des organisations, ce qui correspond à l’idéal canadien d’une saine gestion. Cet idéal consiste à tenir compte de la croissance économique et de la responsabilité sociétale pour assurer la prospérité future du Canada », commente Joy Thomas, présidente et chef de la direction de CPA Canada.

CRAINTES PAR RAPPORT À LA RÉFORME FISCALE

L’Agence France-Presse confirme que « la réforme fiscale américaine inquiète les marchés. La Bourse de New York a ainsi terminé la séance en ordre dispersé vendredi, car « les investisseurs continuent à craindre des aménagements dans la grande réforme fiscale promise par Donald Trump ». « Une grande partie des hausses records que nous avons connues [au cours des derniers mois] provient de l’espoir que les entreprises paieront moins d’impôts [avec la réforme fiscale]. Tout ce qui rendrait la réforme incertaine peut faire vaciller violemment les actions », a expliqué à l’AFP Phil Davis, analyste chez PSW Investments.

Le projet présenté la semaine dernière par les sénateurs républicains propose le report à 2019 de la baisse de l’imposition des entreprises de 35 % à 20 %, l’une des mesures phares du candidat milliardaire pendant la campagne électorale en 2016, souligne l’Agence.

Le sondage de CPA Canada a été mené en ligne par Nielson du 29 septembre au 15 octobre auprès de 493 chefs des finances, chef de la direction, chef de l’exploitation et autres postes de dirigeants. La marge d’erreur associée à ce type d’enquête est de ± 4.4 % au niveau de confiance de 95 %.

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