Les minimums requis sur les comptes chèques en hausse

Par Hélène Roulot-Ganzmann | 27 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Certains comptes chèques requièrent qu’il y soit laissé un montant minimum afin d’avoir droit à une exonération des frais mensuels. Des montants qui ont considérablement augmenté ces dernières années.

Un reportage de CBC revient sur les frais bancaires et, notamment, sur les montants minimums qu’il faut laisser dans les comptes courants sous peine d’être facturé. Des montants qui augmentent année après année et qui font en sorte qu’il est de plus en plus difficile d’échapper aux débours bancaires.

Résultat : les institutions financières engrangent chaque année de plus gros profits.

«Les banques piègent leurs clients, estime le blogueur spécialiste de la finance personnelle Robb Engen. Ce n’est qu’une façon détournée d’imposer d’autres frais. »

DE 500 À 1000 DOLLARS D’AUGMENTATION

À la Banque Nationale, le montant minimum à laisser dans le compte est de 2 500 à 5 000 dollars selon les forfaits. Il est de 1 000 à 5 000 dollars chez Desjardins, et ce, pour se voir enlever des frais mensuels variant entre 3,45 et 21,95 dollars par mois. La coopérative n’a cependant pas augmenté ses soldes minimums depuis plusieurs années.

À BMO, ces montants ont augmenté depuis 1er décembre dernier. Et pas qu’un peu! Les clients ont été prévenus par l’entremise d’un prospectus que les soldes minimums passaient de 1 500 à 2 000 dollars pour les adhérents au programme Pratique, de 3 000 à 4 000 dollars pour le r@ccourci et de 5 000 à 6 000 dollars pour le Privilège.

À la Banque Scotia, les frais bancaires de différents forfaits vont tous augmenter d’un dollar en mars. Et si trois d’entre eux proposent un dispositif d’exonération de ces frais… tous les montants minimums vont augmenter de 500 dollars. Alors qu’ils ont déjà connu une hausse de 500 dollars en 2015, révèle le reportage de CBC.

COMMUNICATION EN AMONT

La Banque TD est la seule à avoir pris le temps de répondre aux questions de Conseiller. Les montants minimums requis pour bénéficier de l’exonération de frais mensuels varient entre 2 000 et 5 000 dollars, montants qui ont augmenté de 500 dollars en 2015 pour quatre des cinq comptes chèques.

« Nous évaluons régulièrement nos produits et services et, parfois, nous y apportons des changements afin de maintenir notre position concurrentielle sur le marché actuel et de continuer à répondre aux besoins de nos clients, écrit la directrice des affaires internes et publiques, Fiona Hirst. Nous communiquons à nos clients tout changement qui les affectera bien avant leur mise en place. »

Mme Hirst précise que la TD est la seule banque qui offre à tous les clients une option sans frais pour les services bancaires, peu importe le type de compte.

« Des commentaires de nos clients indiquent que ceux-ci aiment conserver des fonds dans leur compte pour leurs besoins de trésorerie, ajoute-t-elle. Ainsi, ils profitent du fait de ne pas avoir à payer de frais mensuels pour leurs opérations bancaires. »

TOUT NÉGOCIER

Robb Engen, lui, en a eu assez de ces augmentations. Selon lui, ces soldes minimums poussent les clients à laisser de l’argent dans leurs comptes chèques, alors qu’ils pourraient bénéficier d’intérêts dans des comptes d’épargne.

Il suggère ainsi à tout le monde de négocier avec sa banque. C’est ce que lui a fait en 2015, raconte-t-il à CBC. Il a appelé son conseiller pour lui lire qu’il allait fermer son compte à cause de l’augmentation des minima. Et celui-ci lui a proposé une solution, celle de transformer son compte en compte étudiant… alors qu’il ne l’est pas. Son nouveau compte ne lui coute pas un cent et il a plus de services inclus que précédemment.

Autre solution : lorgner du côté des banques en ligne comme Tangerine ou Alterna Bank , qui offrent des comptes sans frais mensuels. Pas forcément pour faire le grand saut… mais au moins pour avoir une offre solide à mettre dans la balance et aller négocier avec cela en main.

« Mon conseil? Tout négocier. Absolument tout », résume M. Engen.

La rédaction vous recommande :

Hélène Roulot-Ganzmann