Les risques des banques américaines troublent les marchés

Par Fabrice Tremblay | 26 septembre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La plus récente chute boursière peut s’expliquer en analysant les risques assumés par les banques américaines. Le cas de la banque Morgan Stanley constitue un bon exemple souligne le journaliste spécialisé Tim Kiladze, dans un article sur le site du Globe and Mail.

Jusqu’à récemment, Morgan Stanley était reconnue pour avoir diminué son niveau de risques, et être devenue une des banques américaines les plus sûres, en comparaison à d’autres institutions comme Bank of America. Cependant, les analystes qui se sont penchés sur les états financiers de Morgan Stanley se rendent compte que son « niveau d’exposition aux banques françaises est choquant », écrit le journaliste.

Dans ses états financiers de l’an dernier, Morgan Stanley rapportait une exposition de 31 milliards de dollars aux banques françaises. En deuxième position, on retrouvait une exposition au Japon de 12, 5 milliards. Ces expositions proviennent d’une variété de produits financiers détenus par les banques, dont des liquidités, des titres achetés avec accords de revente, des emprunts de titres et des produits liés aux devises.

Défaut de paiement

Les projecteurs sont sur les banques françaises car elles détiennent une part importante de la dette grecque. Cependant, les risques associés à cette dette ont en partie été transférés à des banques américaines, par l’intermédiaire d’instruments financiers comme les « credit default swaps (CDS) ».

Lors d’une présentation récente devant des conseillers à Montréal, le gestionnaire de portefeuille Maxime Lemieux, de Fidelity, a expliqué ce phénomène. « Les banques françaises et les banques allemandes ont acheté beaucoup de titre de dettes des pays périphériques qui sont plus risqués comme la Grèce, l’Italie ou l’Espagne. (…) Ces banques-là se sont quand même protégées en achetant des CDS. En cas de défaut de ces dettes, les banques vont avoir un paiement par l’institution qui a émis le CDS. Or, les CDS ont surtout été émis par des banques américaines », précise le gestionnaire de portefeuille.

Selon le journaliste du Globe and Mail, il est difficile de déterminer quelle portion des risques est assumée exactement par la banque Morgan Stanley, à titre d’exemple, ou par les banques françaises. « Les montants exacts que se doivent les banques entre elles sont très difficiles à déterminer avec précision, et cela crée la panique », résume M. Kiladze.

Fabrice Tremblay