Les robots-conseillers ralentis par la baisse des marchés?

Par La rédaction | 21 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123RF

Les robots-conseillers ont connu une forte émergence à la faveur du très long marché haussier des dernières années. Maintenant que revient la volatilité et que les marchés boursiers piquent du nez, le contexte leur est moins favorable.

Parce qu’ils utilisent des produits d’investissement passifs qui reproduisent les indices boursiers, les robots-conseillers risquent de sous-performer dans un marché baissier, rappelle un récent article de Financial Planning. Nerveux, certains clients pourraient même préférer retourner en gestion active, allant jusqu’à retirer une partie de leurs fonds des plateformes numériques. 

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Josh Pace, président de TCA by E-Trade, un dépositaire (custodian) américain, rappelle que personne ne sait comment les robots-conseillers réagiront à la baisse des marchés. Cette incertitude pourrait ralentir leur émergence, tout comme le fait que les conseillers humains se sont ajustés et arrivent de mieux en mieux à proposer de la valeur ajoutée à leurs services.

UTILISER LES ARMES DE L’ENNEMI

L’une des approches des conseillers est d’utiliser les outils numériques, justement, pour rassembler toutes les informations financières d’un client au même endroit.

« L’agrégation de comptes est de loin la puis puissante forme de technologie à la disposition d’un conseiller », soutient M. Pace. Ceux qui l’utilisent croîtraient environ 36 % plus rapidement que les autres, selon lui, car ils sauvent beaucoup de temps en éliminant les documents papier et se donnent la possibilité de répondre à tous les besoins financiers de leurs clients. 

Idéalement, les conseillers devraient pouvoir compter sur une plateforme de gestion de la relation client (CRM) et ensuite automatiser tout le processus jusqu’à l’ouverture d’un compte chez le dépositaire. Ce type d’automatisation demeure toutefois très rare.

TRÊVE DANS LA GUERRE DES PRIX

M. Pace ajoute que l’univers des prix semble s’être stabilisé dans l’industrie. La baisse des frais a longtemps inquiété et fait mal aux conseillers, qui contemplaient la possibilité de perdre leurs clients au profit des robots-conseillers offrant des fonds négociés en Bourse (FNB) à bas prix. Ils ont répliqué avec une offre holistique et une touche personnelle présentant beaucoup de valeurs pour les clients. 

Ce qui ne signifie pas que les robots-conseillers sont hors-jeu, loin de là. Selon M. Pace, ils ont une pertinence dans le marché actuel, puisqu’ils contribuent à diversifier l’offre de services. Certains consommateurs préfèrent le type de produits qu’ils offrent et ne ressentent pas le besoin de parler à un humain. 

La prédiction qui ne se réalise pas, toutefois, c’est de voir tout l’argent des plus jeunes générations investi avec ces plateformes numériques. Aux États-Unis, selon M. Pace, la croissance des robots-conseillers qui ne sont pas du type Vanguard a ralenti. De plus, rappelle-t-il, il est possible que certains clients soient très à l’aise avec les plateformes numériques pour gérer des actifs de 50 000 dollars, mais beaucoup moins quand ils sont rendus à cinq millions de dollars.

Reste que les conseillers continuent de faire face à une forte compétition sur le marché. Ils doivent en même temps choisir des alliés et s’efforcer de toujours rester pertinents. Le tout en continuant de servir leurs clients, de leur parler de leur bien-être et de planifier pour l’avenir. De quoi les tenir bien occupés!

La rédaction