Les services financiers, une affaire d’hommes

Par La rédaction | 21 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Au rythme actuel, la part des femmes dans les comités de direction des compagnies de services financiers atteindra 30 % en… 2048, rapporte Le Monde.

Citant un rapport du cabinet new-yorkais Oliver Wyman publié la semaine dernière, le quotidien français souligne que ce pourcentage représente « la proportion minimale nécessaire pour que leur voix soit prise en compte comme l’une des opinions autour de la table, et non comme la représentation d’un groupe minoritaire ».

« Les services financiers sont en majorité dominés par des hommes. Or, si vous ne faites pas partie du groupe dominant, vous êtes perçu comme moins compétent et moins digne de confiance, jusqu’à ce que vous prouviez le contraire », observe Anne Richards, directrice générale du gérant d’actifs M & G, citée dans le document.

LE CANADA FAIT BONNE FIGURE

Réalisée dans 32 pays auprès de quelque 380 firmes proposant des services financiers, l’étude montre que les femmes occupent aujourd’hui 16 % des postes de comité de direction dans la finance, contre 14 % en 2013.

C’est la Norvège qui arrive en tête de ce classement avec 33 % de présence féminine, suivie par la Suède (32 %), la Thaïlande (31 %), l’Afrique du Sud (27 %), Israël (26 %) et le Canada (25 %), ex-æquo avec Singapour. Les États-Unis se situent vers le milieu du palmarès (20 %), juste devant la Russie et le Royaume-Uni (17 %). La France est sous la moyenne (14 %), tandis que le Japon arrive bon dernier (2 %).

Interrogée par Le Monde, Cécile André, directrice associée chez Capgemini Consulting France et fondatrice du Cercle des femmes dirigeantes, explique ainsi ce retard : « On a tendance à recruter des gens qui nous ressemblent. Les hommes endossent des hommes. C’est moins une question de machisme que de capacité des dirigeants à ouvrir le champ des possibles et mettre une femme dans leur plan de succession. »

PLUS DE CHANCES D’ABANDONNER LEUR CARRIÈRE

Selon l’étude, la progression des femmes dans les conseils d’administration, où elles occupent en moyenne 20 % des places dans le monde, contre 18 % en 2013, a « été clairement tirée par l’introduction de quotas, qui sont rares dans les comités de direction ».

D’autre part, entre 30 et 40 ans, celles-ci ont de 20 % à 30 % de risques supplémentaires de quitter le milieu de la finance que n’importe quelle autre industrie, relève Oliver Wyman. En plus d’une « culture masculine », d’une paie inférieure et de promotions plus rares que celles de leurs collègues du sexe opposé, le cabinet new-yorkais pointe un manque de flexibilité des horaires et une mauvaise conciliation travail-famille.

« Les organisations doivent permettre aux femmes de progresser dans leur carrière en leur offrant des solutions plus audacieuses pour les aider à mi-carrière. La diversité doit être considérée comme un impératif commercial, et pas seulement dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises ou de l’équité en milieu de travail », conclut Astrid Jaekel, auteure du rapport.

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