Les trentenaires québécois peinent à épargner pour la retraite

Par La rédaction | 4 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus des deux tiers des trentenaires québécois – les « xéniaux » – affirment avoir de la difficulté à concilier leurs obligations financières courantes et leurs objectifs d’épargne en vue de la retraite, selon un sondage publié hier par la Banque TD.

Celui-ci montre notamment que la majorité des « xéniaux » du Québec, soit les personnes âgées de 34 à 40 ans, affirment que la vie de tous les jours les empêche d’épargner pour préparer leurs vieux jours. Plus précisément, sept membres de cette microgénération sur 10 (70 %) soutiennent qu’ils aimeraient cotiser davantage, mais que leurs dépenses pour vivre au quotidien priment.

Près de sept « xéniaux » québécois sur 10 (68 %) reconnaissent ainsi qu’ils se sentent dépassés par la nécessité de concilier l’épargne-retraite et leurs autres obligations financières. Celles-ci comprennent notamment les factures mensuelles (mentionnées par 62 % des sondés), les paiements liés aux cartes de crédit et aux prêts personnels (50 %), les versements hypothécaires (34 %), les coûts d’entretien d’une propriété (25 %), les frais de garde d’enfants (19 %) et le remboursement des prêts étudiants (15 %).

BEAUCOUP DE TRENTENAIRES SONT DANS L’INCERTITUDE

L’enquête d’opinion révèle également que lorsqu’on demande aux 18-34 ans et aux 34-40 ans s’ils se considèrent trop jeunes pour penser à épargner en vue de la retraite, un décalage notable apparaît entre les deux groupes : les premiers sont d’accord avec l’énoncé à 42 %, mais les seconds à seulement 16 %.

En fait, précise la TD, Statistique Canada rapporte que 72,2 % des ménages dont le soutien économique principal est âgé de 35 à 44 ans détiennent un régime d’épargne-retraite, un régime de retraite agréé ou un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), mais que dans le même temps un grand nombre d’entre eux n’y cotisent pas autant qu’ils le voudraient. Un résultat que confirme le sondage, puisque plus de quatre « xéniaux » québécois sur cinq interrogés par l’institution financière (84 %) disent qu’ils prévoient commencer à cotiser ou augmenter leur cotisation à un régime d’épargne-retraite dans les cinq prochaines années. Résultat, plus de la moitié des « xéniaux » se décrivent comme étant dans l’incertitude (52 %) ou mal préparés (43 %) quant à leur retraite.

L’enquête montre par ailleurs que les sources de stress de cette génération reflètent l’expérience des autres Québécois. Par exemple, alors que plus de trois « xéniaux » sur cinq (62 %) affirment que les factures mensuelles représentent un obstacle à leur épargne, 59 % de tous les Québécois partagent cette préoccupation.

« NOUS DEVONS TOUS JONGLER AVEC NOS ENGAGEMENTS »

« Même si on a les meilleures intentions du monde quand il s’agit de se préparer pour la retraite, lorsque des obstacles se présentent, on peut commencer à se sentir coincé par l’épargne-retraite. Que ce soit une facture mensuelle qui vient à échéance ou un prêt à rembourser, on finit parfois par cotiser moins que l’on aimerait en vue de la retraite », commente Émile Khayat, directeur de succursale à la TD.

« La réalité est que nous devons tous jongler avec nos engagements financiers pour trouver un équilibre quand il s’agit de se préparer pour la retraite », conclut-il, ajoutant qu’« il est cependant possible de prendre des mesures simples pour se sentir moins coincé pour épargner ». Comment? Par exemple, en définissant le plus tôt possible le genre de retraite souhaitée; en économisant chacun à sa façon (il peut être plus facile de faire de plus petites cotisations à un régime d’épargne-retraite ou à un CELI chaque semaine, aux deux semaines ou chaque mois que de verser un seul gros montant à la fois); ou encore en passant au crible ses dépenses afin de déterminer lesquelles sont vraiment essentielles.

Le sondage a été mené en ligne par Environics Research auprès d’un échantillon de 2 500 Canadiens, dont 525 Québécois, âgés de 18 ans et plus du 26 octobre au 3 novembre. Près d’un quart des répondants (558 personnes) étaient des « xéniaux ».

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