Les Y québécois veulent leur chalet

Par La rédaction | 28 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Malgré des prix en hausse par rapport à 2016 et un niveau d’endettement record, près des deux tiers des Y, dont plusieurs jeunes familles québécoises, souhaitent acquérir une propriété récréative, selon un rapport publié mardi par RE/MAX.

Ainsi, 65 % des Canadiens âgés de 18 à 34 ans interrogés indiquent avoir l’intention d’acheter un chalet, une maison de campagne ou un chalet de ski au cours des 10 prochaines années, comparativement à 43 % de la population en général.

Il existe toutefois une marge entre le rêve et la réalité, ce qui explique que plus du quart des répondants (28 %) ayant des enfants de moins de 18 ans affirment aussi qu’ils envisagent de vendre leur résidence principale à la ville pour acheter la maison de leurs rêves à la campagne, relève le rapport.

Pour y parvenir, plusieurs Y disent être prêts à se tourner vers de nouvelles avenues de financement, note RE/MAX. Près de la moitié (44 %) d’entre eux songent à acheter une propriété conjointement avec un membre de leur famille, tandis que 39 % aimeraient en acquérir une seuls pour ensuite la louer de façon saisonnière par l’entremise d’un site web, comme Airbnb. Plus du quart des 18-34 ans seraient prêts à se débarrasser de leur résidence principale, tandis qu’un Y sur cinq affirme envisager d’acquérir une copropriété à temps partagé ou de l’acheter avec un proche.

POUR FINANCER LA RETRAITE

Un quart des sondés indiquent qu’ils prévoient acquérir un chalet comme instrument de financement pour leur retraite. Les autres priorités des Y voulant s’offrir un pied-à-terre hors des grandes villes sont, dans l’ordre :

  • renouer avec la nature (56 %);
  • avoir la paix et la tranquillité (53 %);
  • passer du temps en famille loin de l’agitation (49 %);
  • se relaxer après une longue semaine de travail (46 %).

« Après le constat fait l’an dernier à l’effet qu’un bon nombre de baby-boomers retraités et proches de la retraite investissent l’argent de la vente de leur maison dans des propriétés récréatives, notre étude nous permet de constater que ce sont aussi les jeunes familles qui se tournent résolument vers ce marché. Cela est d’autant moins surprenant qu’avec le rythme de vie effrénée des milléniaux en milieu urbain, plusieurs d’entre eux rêvent de retrouver la tranquillité de la campagne pour s’évader des tracas de la vie quotidienne et se ressourcer en famille et entre amis », commente dans un communiqué Sylvain Dansereau, vice-président exécutif de RE/MAX Québec.

Dans certaines grandes villes du pays, comme Toronto et Vancouver, les prix élevés de l’immobilier ont incité bon nombre de boomers à se départir de leur maison et à investir cette valeur résiduelle dans l’acquisition d’un chalet. Les courtiers immobiliers québécois n’ont toutefois pas observé la même tendance, « probablement du fait que les villes du Québec, notamment Montréal, n’ont pas connu une flambée des prix similaire à certaines autres villes au pays », observe RE/MAX.

Dans près des trois quarts des régions passées au crible par la firme, notamment les Laurentides, les Cantons-de-l’Est ou Charlevoix (voir l’encadré), ce sont maintenant les jeunes familles ayant des enfants qui contribuent à alimenter la demande des propriétés récréatives, et ce, malgré les coûts parfois très importants que cela leur occasionne. Selon RE/MAX, le prix médian d’une propriété riveraine atteint 405 000 $ à Mont-Tremblant, 357 500 $ à Sainte-Adèle, 518 750 $ à Saint-Sauveur-Sainte-Anne-des-Lacs, 300 000 $ à Saint-Donat, 404 500 $ à Magog, et jusqu’à 617 000 $ à Sutton-Bromont-Lac Brome.

Le sondage a été mené en ligne par Léger du 29 mai au 1er juin auprès d’un échantillon représentatif de 1 529 personnes d’un océan à l’autre. Un échantillon probabiliste de même taille aurait une marge d’erreur d’environ 2,5 %, 19 fois sur 20.

Les régions les plus populaires

Selon le rapport de RE/MAX, les trois régions les plus courues des Y pour l’achat d’un chalet sont les Laurentides, les Cantons-de-l’Est et Charlevoix.

LAURENTIDES

L’attrait des acheteurs pour ce secteur s’explique par les nombreuses activités qu’on y pratique en toute saison, comme la baignade et les sports aquatiques sur les lacs en été, ainsi que le ski en montagne à Mont Saint-Sauveur et Mont-Tremblant l’hiver. Sans oublier le P’tit train du Nord, une piste de 200 kilomètres traversant la région, populaire pour le vélo en été et le ski de fond en hiver.

Les propriétés riveraines et les chalets de ski sont les plus convoités, particulièrement par les familles voulant s’adonner à des activités extérieures. La faiblesse du huard et les taux de change intéressants ont attiré plus d’acheteurs étrangers dans la région ces dernières années, surtout des Américains à l’affût de propriétés à Mont-Tremblant. Cette année, la résidence la plus chère vendue dans les Laurentides est une propriété riveraine de quatre acres, avec cinq chambres à coucher, dont le prix d’achat se chiffrait à 1,8 million de dollars.

CANTONS-DE-L’EST

En plus d’offrir de nombreuses activités extérieures, cette région est aussi une destination gastronomique. Plusieurs établissements vinicoles offrent des visites et des dégustations, et elle compte aussi un nombre croissant de producteurs de fromages, de bière artisanale et autres spécialités culinaires.

Les retraités, les gens qui approchent de la retraite et les familles avec enfants, la plupart originaires de Montréal, de l’Ontario et de la Nouvelle-Angleterre, mènent le marché des propriétés récréatives dans ce secteur. Les biens immobiliers les plus convoités se trouvent à Magog, mais une hausse des activités a également été remarquée dans les secteurs de Bromont et du Lac-Brome en 2016. On observe en outre une forte demande pour les copropriétés et les propriétés de plus de 500 000 $ offrant un accès rapide aux activités récréatives ou situées dans des lieux plus vastes et plus isolés.

CHARLEVOIX

Reconnue pour ses paysages, la région compte deux parcs nationaux, soit le Parc national des Grands-Jardins, réputé pour la pêche à la truite, et le Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. Le Massif de Charlevoix, plus haut sommet au Canada à l’est des Rocheuses, attire les skieurs durant l’hiver.

Les investisseurs et les familles avec des enfants plus âgés dominent le marché. L’an dernier, on a remarqué que plus d’acheteurs comptaient louer leur propriété. Cette année, la propriété récréative la plus chère, une résidence de quatre chambres à coucher et d’une superficie de 2 880 pieds carrés, a été vendue pour 1,2 million de dollars.

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