L’ex-chef des finances d’Enron fait une mise en garde

Par La rédaction | 20 août 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Businessman in handcuffs

Les entreprises devraient baser leurs décisions sur des principes éthiques, et pas seulement sur des considérations légales, a affirmé mardi, par vidéoconférence à Montréal, Andrew Fastow, ancien chef des finances d’Enron, rapporte La Presse.

Invité par la Société canadienne des secrétaires corporatifs, l’un des principaux acteurs condamnés dans le scandale qui a fait s’écrouler la société énergétique en 2001 a donné une conférence portant sur les erreurs de jugement qui peuvent mener à des échecs comme celui qu’a connu Enron.

Depuis Houston, M. Fastow, qui n’a pas pu entrer au Canada en raison de son passé judiciaire, a entre autres expliqué les stratagèmes qu’il avait utilisés pour manipuler les livres de la société en jouant avec les règles et en retenant systématiquement les hypothèses les plus favorables.

« J’ai respecté toutes les règles et obtenu toutes les autorisations pour chacune des transactions financières que j’ai réalisées », a assuré celui qui a passé six ans derrière les barreaux après avoir remporté le trophée du CFO de l’année en 2000. « Ce sont exactement les mêmes transactions pour lesquelles j’ai reçu un trophée qui m’ont valu ma carte de prisonnier », a-t-il dit.

Tous ces stratagèmes visaient à sortir du bilan comptable des éléments d’actif, mais surtout les dettes qui y sont rattachées. L’entreprise paraissait ainsi moins endettée, et à long terme, son bilan n’était donc plus représentatif de sa véritable santé financière.

DES DÉRAPAGES ENCORE POSSIBLES

Andrew Fastow a affirmé que ces procédés comptables, popularisés par Enron, sont encore utilisés par de nombreuses entreprises, particulièrement pour leurs caisses de retraite. Selon lui, beaucoup de sociétés américaines utilisent une hypothèse de rendement à long terme de 7,5 %. Un tel rendement élevé réduirait le déficit comptable de la caisse de retraite, améliorant au passage le bilan de l’entreprise.

Quand est venu le temps d’aborder les leçons à tirer du scandale d’Enron, M. Fastow a suggéré aux conseils d’administration de ne pas hésiter à faire des remises en question difficiles à l’égard de la direction. Il a aussi conseillé à son auditoire de se concentrer sur les principes guidant les règles, et pas seulement sur les règles comme telles. « Je ne me suis jamais demandé si ce que je faisais était bien ou pas. Je me contentais de savoir si c’était légal », a-t-il avoué.

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