L’ex-gouverneur de la Banque d’Espagne poursuivi

Par La rédaction | 15 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La justice espagnole a intenté lundi des poursuites contre Miguel Angel Fernandez Ordonez, un ancien gouverneur de la Banque centrale d’Espagne, rapportent Reuters et l’Agence France-Presse.

Cette procédure est intervenue dans le cadre de l’introduction en Bourse (IPO) présumée frauduleuse du groupe bancaire Bankia en 2011, l’un des plus importants scandales financiers récents de la péninsule ibérique.

L’ex-directeur de la Commission nationale des marchés de valeurs, l’équivalent espagnol de l’Autorité des marchés financiers, est lui aussi poursuivi, tandis que d’autres responsables des autorités de régulation feront l’objet d’une enquête.

UN SYMBOLE DE LA CRISE

Bankia est devenue un symbole de la crise bancaire espagnole lorsqu’elle a été nationalisée en 2012 après avoir été renflouée par les contribuables espagnols à hauteur de 22,5 milliards d’euros (31 milliards de dollars), à peine un an après son entrée en Bourse.

Outre Miguel Angel Fernandez Ordonez, cinq autres dirigeants du monde de la finance sont dans le collimateur de la Haute Cour en raison des fonctions qu’ils occupaient lors de l’IPO de Bankia.

C’est en particulier le cas de Julio Segura, président de la Commission nationale des valeurs mobilières du marché (CNMV), l’organisme chargé de superviser et d’inspecter les marchés des valeurs mobilières espagnoles, et de son vice-président de l’époque, Fernando Restoy, qui travaille aujourd’hui à la Banque des règlements internationaux, en Suisse.

LIÉS À LA CRIMINALITÉ

Pour justifier sa poursuite, la Haute Cour mentionne l’existence d’éléments liant ces hauts responsables à de la « criminalité », des faits révélés par la découverte de plusieurs courriels d’inspecteurs de la Banque d’Espagne, missives qui montraient que la poursuite de l’IPO de Bankia était une mauvaise idée.

« Les contenus des courriels ne laissent pas place au moindre doute quant à l’information décisive que la direction de la Banque d’Espagne avait à l’avance sur la non viabilité de Bankia et sur les résultats erronés présentés par l’équipe d’inspection de la Banque d’Espagne », indique notamment la Haute Cour.

L’État espagnol, qui détient 66 % de l’institution financière, a annoncé au mois de décembre qu’il prévoyait la privatiser avant la fin 2019.

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