« L’homme le plus détesté au monde », Sam Bankman-Fried, prépare sa défense

Sam Bankman-Fried, fondateur de FTX, l’une des plus grandes plateformes de cryptomonnaies aujourd’hui en faillite, a rédigé des centaines de pages lorsqu’il était en résidence surveillée chez ses parents en Californie. Ces écrits, dévoilés par le New York Times, jettent un éclairage sur la manière dont le golden boy pourrait se défendre lors de son procès, prévu le 3 octobre à Manhattan.

« Je suis fauché, je porte un bracelet électronique et je suis l’une des personnes les plus détestées au monde. Il n’y aura probablement jamais rien que je puisse faire pour que l’impact de ma vie soit positif. (…) Et la vérité, c’est que j’ai fait ce que je pensais être juste », écrit-il à la fin d’un fil Twitter (maintenant X) de 15 000 mots non publié et transmis au New York Times par l’influenceuse Tiffany Fong.

Pendant son assignation à résidence, Sam Bankman-Fried a passé la plupart de son temps dans le bureau, rapporte la jeune femme, qui a une chaîne YouTube sur l’industrie de la cryptomonnaie. Elle raconte qu’il « jouait à des jeux informatiques, installait un échiquier et dormait parfois sur le canapé ». La plupart du temps, il travaillait à sa défense juridique et a consigné ses réflexions dans des centaines de pages de documents Google, ajoute-t-elle.

POP-CORN ET LABYRINTHE DE JARDIN

« Dans un brouillon de ces messages non envoyés, il critique certains de ses collègues les plus proches, en intercalant ses arguments avec des photos de ses années de lycée et des images de stock de pop-corn et d’un labyrinthe de jardin. Toutes les quelques pages, un moment clé du récit est accompagné d’un lien vers un clip d’Alicia Keys, de Katy Perry ou de Rihanna », rapporte le New York Times.

Sam Bankman-Fried a passé huit mois en résidence surveillée après avoir versé une caution de 250 millions de dollars américains (M$). En août, sa liberté sous caution a été révoquée par le juge Lewis Kaplan du district sud de New York. Il a alors été placé en détention provisoire au Metropolitan Detention Center (MDC) de Brooklyn, une prison fédérale.

Selon les procureurs américains, il aurait violé ses conditions de détention à plusieurs reprises en utilisant un réseau privé virtuel (VPN) pour contourner la surveillance électronique et en tentant d’influencer l’un des témoins clés du procès, Caroline Ellison, son ancienne compagne et ex-directrice générale de FTX.

JUSQU’À 115 ANS DE PRISON

Les procureurs fédéraux accusent Sam Bankman-Fried d’avoir orchestré un système de détournement des fonds des clients de FTX vers un fonds spéculatif qu’il a fondé, Alameda Research.

Ses problèmes ont commencé l’an dernier lorsque Changpeng Zhao, le directeur général de Binance, lui a revendu sa participation dans FTX. En novembre, à la suite d’inquiétudes sur la stabilité financière de FTX, les investisseurs se sont précipités pour retirer leurs billes, engendrant un déficit de 8 G$ pour la société et amenant FTX à déposer le bilan le 11 novembre.

À la suite d’enquêtes du ministère de la justice américain et de la Securities and Exchange Commission, Sam Bankman-Fried a été arrêté en décembre aux Bahamas et a été extradé aux États-Unis. Lors de son procès, il devra répondre de sept chefs d’accusation. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à 115 ans de prison.