Libor : quatre ex-employés de Barclays condamnés à la prison

Par La rédaction | 12 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Wooden justice gavel and block with brass

Quatre anciens courtiers de Barclays ont été condamnés à des peines de prison dans le cadre du scandale du Libor, a annoncé jeudi l’Office britannique de lutte contre la grande délinquance financière, le Serious Fraud Office.

Leur procès était le troisième à être tenu dans le cadre de cette affaire de manipulation du taux interbancaire britannique Libor (London Interbank Offered Rate) au Royaume-Uni, précise l’Agence France-Presse.

Tom Hayes, un banquier à l’emploi d’UBS et de Citigroup, a déjà été condamné à 11 ans de prison en 2015, tandis qu’au début de cette année, un deuxième procès s’est conclu par l’acquittement de six autres de ses collègues.

« ABSENCE D’INTÉGRITÉ »

Plus précisément, Jay Merchant a été condamné à six ans et demi d’emprisonnement; Jonathan Mathew, à quatre ans; et Alex Pabon, à deux ans et neuf mois. Tous trois ont été reconnus coupables d’avoir manipulé, entre juin 2005 et août 2007, la version en dollars américains du Libor.

Un quatrième courtier, Peter Johnson, qui avait plaidé coupable et n’a donc pas été jugé, a lui aussi été condamné à quatre années de prison ainsi qu’au paiement de 114 500 livres (195 000 dollars canadiens) d’amendes.

En énonçant le verdict, le juge du tribunal londonien de Southwark a souligné l’« absence d’intégrité » de ces banquiers, indique l’AFP.

PLUS DE 8 G $US DE PÉNALITÉS

Outre le Libor et l’Euribor, son pendant européen, cette affaire regroupe plusieurs manipulations des taux interbancaires (les taux auxquels les banques se prêtent de l’argent entre elles). Elle a eu un impact sur une dizaine de monnaies servant de référence sur l’ensemble des places financières mondiales, explique Le Monde.

Le scandale a éclaté en 2012, lorsque Barclays a annoncé qu’elle devait payer 290 millions de livres (495 M $CAD) pour mettre un terme à des enquêtes au Royaume-Uni et aux États-Unis concernant des manipulations.

Depuis, les procès se sont multipliés et se sont soldés, pour les banques, par des amendes de plus de huit milliards de dollars américains. Les enquêtes et les plaidoiries menées dans le cadre de ce dossier ont démontré que les employés de plusieurs institutions financières ont élaboré un vaste système de fraude, et qu’il ne s’agit donc pas seulement de l’action de courtiers isolés, souligne Le Monde.

AMENDES RECORDS EN EUROPE

En 2012, la banque suisse UBS a par exemple dû payer quelque 1,2 milliard de dollars de pénalités aux États-Unis, 160 millions de livres au Royaume-Uni (272 M $CAD) et 59 millions de francs suisses aux autorités helvétiques (79 M $CAD). Puis, l’année suivante, l’Union européenne a condamné huit établissements bancaires à verser à 1,7 milliard d’euros (2,5 G $CAD) d’amendes pour s’être entendues sur la manipulation du Libor et de l’Euribor, soit un montant record sur le Vieux Continent.

Enfin, au printemps 2015, la Deutsche Bank a dû débourser 2,5 milliards de dollars américains pour solder des poursuites concernant la manipulation du Libor sur les marchés britannique et américain.

Fraude fiscale : UBS France risque gros

Un ex-haut dirigeant d’UBS en France a reconnu vendredi être coupable de complicité de démarchage illicite de clients français, rapporte Reuters. Une source proche du dossier a précisé à l’agence de presse qu’il s’agissait de Patrick de Fayet, l’ancien numéro deux de la firme dans l’Hexagone.

« Un ex-employé d’UBS France, qui a quitté la banque en 2009, a décidé de plaider coupable », a reconnu l’établissement par voie de communiqué. Toutefois, celui-ci continue de nier les faits qui lui sont reprochés.

« BLANCHIMENT AGGRAVÉ »

Le 24 juin dernier, le Parquet national financier (PNF) a requis la comparution de la banque suisse pour démarchage illicite et blanchiment aggravé de fraude fiscale, et de sa filiale française pour complicité de ces délits.

Six anciens cadres de la banque feront également face à la justice : trois de chez UBS France, parmi lesquels Patrick de Fayet, et trois de chez UBS AG, en Suisse.

JUSQU’À 7,1 G $CAD D’AMENDE

Les juges soupçonnent l’institution financière d’avoir mis sur pied, entre 2004 et 2012, un système de blanchiment permettant à des résidents français de dissimuler leurs avoirs au fisc. UBS a déjà dû verser une caution de 1,1 milliard d’euros (1,6 G $CAD) dans cette affaire, rappelle Reuters.

Selon les juges français, la banque pourrait se voir infliger une amende record de 4,88 milliards d’euros (7,1 G $CAD) si elle est reconnue coupable.

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