L’investissement responsable encore mal compris

Par La rédaction | 23 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Tirelire en verre à l'intérieur de laquelle pousse un signe de dollar végétal.
pogonici / 123RF

Les investisseurs souhaitent se tourner vers l’investissement responsable et à retombées sociales afin d’ajouter cette stratégie à leurs portefeuilles. Cependant, ils ne savent pas ce que les termes signifient vraiment, selon un sondage sur les fonds communs et négociés en Bourse au Canada.

« Les connaissances ne sont pas extrêmement élevées en ce qui concerne l’investissement responsable ou l’investissement [à retombées sociales] », estime Lesli Martin, vice-présidente des affaires publiques de Pollara Strategic Insights, qui a mené l’enquête en partenariat avec l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).

Selon le rapport, 50 % des investisseurs en fonds communs de placement et 62 % des investisseurs en fonds négociés en Bourse (FNB) se disent « très bien informés » ou « assez bien informés » en matière d’investissement responsable. La connaissance de l’investissement à retombées sociales semble encore plus faible, avec seulement 36 % des investisseurs en fonds communs de placement et 43 % des investisseurs en FNB affirmant être très bien informés sur le sujet.

L’enquête définit l’investissement responsable comme une stratégie visant à intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions d’investissement. L’investissement à retombées sociales, lui, comme des placements réalisés dans des entreprises, des organisations et des fonds dans l’intention de générer une incidence sociale ou environnementale mesurable et bénéfique en parallèle des rendements financiers.

Les résultats de l’enquête révèlent également une certaine confusion quant à savoir si les investissements responsables auront un effet positif (69 % des investisseurs en fonds communs de placement, 63 % en ETF) ou négatif (47 % des investisseurs en fonds communs de placement, 53 % en FNB) sur leurs portefeuilles.

De plus, de nombreux conseillers n’aident pas à dissiper la confusion autour de l’investissement responsable, selon le rapport.

« Les conseillers n’ont pas de conversations avec leurs clients sur ces types d’investissement », dit Lesli Martin.

DES STRATÉGIES MÉCONNUES

Seul un quart environ des investisseurs en fonds communs de placement et en FNB affirment que leur conseiller ou leur institution financière les a interrogés sur leur intérêt pour les investissements responsables, tandis que seulement un cinquième a dit la même chose pour l’investissement à retombées sociales.

Malgré un manque de connaissances sur l’investissement responsable, les investisseurs souhaitent en savoir plus sur cette stratégie. Par exemple, 61 % des investisseurs en fonds communs de placement et en FNB qui ne détiennent pas actuellement de placements responsables sont « assez susceptibles » ou « susceptibles » d’inclure ces placements dans leur portefeuille au cours des deux prochaines années.

Les dirigeants du secteur financier sont également conscients de l’intérêt croissant pour l’investissement responsable et estiment qu’il s’agit d’une tendance qui est là pour rester.

« Cela va susciter un intérêt croissant pour tout le monde. Les clients sont des investisseurs, mais ils sont aussi des citoyens du monde, affirme Bernard Letendre, chef de la gestion de patrimoine et d’actifs pour le Canada à Gestion de placements Manuvie. Ils vivent dans ce monde et ils voient des forêts brûler et des inégalités croissantes. Les gens veulent savoir que lorsqu’ils investissent leur argent, ils contribuent réellement à quelque chose qui rendra le monde meilleur plutôt que de l’aggraver. »

Les recherches pour l’enquête Pollara ont été menées au moyen d’entretiens téléphoniques avec 1 138 investisseurs en fonds communs de placement et 500 investisseurs en FNB entre le 28 mai et le 5 juillet 2020.

Cet article a initialement été publié par Advisor’s Edge. Traduction et adaptation par Siham Lebiad.

La rédaction