L’or comme police d’assurance

28 mars 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture
Gold Coins and Ingots

Le recul du prix de l’or depuis le début de mars pourrait être une bonne occasion d’en acheter, si l’on se fie à Morningstar Canada. En effet, la firme d’information financière réitère qu’une « petite position aurifère devrait être considérée à titre de police d’assurance ».

Assurance contre quoi? Contre l’inflation, au premier chef. En effet, l’or retient son pouvoir d’achat, même quand il subit de fortes pressions inflationnistes. Comme le métal jaune ne peut pas facilement être extrait ou produit, sa valeur ne diminue pas du jour au lendemain, contrairement à ce qui peut arriver à une devise « si son gouvernement procède soudainement à un élargissement important de sa masse monétaire », indique Morningstar Canada. Avec les difficultés que rencontrent de nombreux pays lourdement endettés, ce point prend toute son importance.

L’or sert aussi de valeur refuge contre les aléas des politiques gouvernementales. Prenons le cas des États-Unis à titre d’exemple. Afin d’éviter la spirale déflationniste, la Réserve Fédérale américaine (Fed) s’est plusieurs fois tournée vers la planche à billets, ce qui a été tout à l’avantage de l’or. Éventuellement, la Fed devra éponger ces liquidités avec des taux d’intérêts plus élevés, mais son président Ben Bernanke a réaffirmé qu’il maintiendrait les taux très bas pour les deux prochaines années. C’est sur cette base que Morningstar Canada recommande d’investir (légèrement) dans l’or.

Évidemment, les placements aurifères comportent un part de risque. Le plus important est lié à la confiance des investisseurs dans les marchés financiers et à la disparition des pressions inflationnistes. Si ces deux éléments se trouvent réunis, la demande pour l’or chutera. La bonne tenue des Bourses mondiales depuis le début du mois de mars, reflet de la confiance accrue des investisseurs, explique en partie le fléchissement actuel du cours de l’or.

De plus, les craintes touchant à l’effondrement éventuel de la zone euro ont attisé la demande pour l’or en tant que valeur refuge. Toutefois, l’affaiblissement de l’euro renforce le dollar américain. « Cela exerce alors une pression descendante sur les actifs libellés en dollars américains tels que l’or », note Morningstar Canada.

De l’or, donc, dans les portefeuilles comme police d’assurance, mais aussi des titres du secteur de l’énergie, de l’agriculture, des métaux industriels et d’autres métaux précieux. En quantité limité, cependant : pas plus de 10 % du portefeuille, précise Morningstar Canada.

Et si on veut investir dans le métal jaune, comment faut-il s’y prendre? « Pour leur capacité à mieux gérer les risques géopolitiques et les risques liés aux devises et propres à l’exploitation, les fonds négociés en Bourse et fonds communs aurifères sont plus favorables, à notre avis, que les actions de sociétés minières individuelles », recommande Morningstar Canada. De plus, à cause des complexités de plusieurs fonds de marchandises basés sur des contrats à terme, les fonds qui détiennent de l’or comme tel ont été de meilleurs choix pour les investisseurs ces dernières années. Morningstar Canada cite les SPDR Gold Shares, iShares Gold Trust et Claymore Gold Bullion.

Enfin, les investisseurs peuvent acheter des parts sociétés de fiducie qui possèdent des réserves de lingots. Les plus connues sont Central Gold Trust et Sprott Physical Gold Trust, qui vous permettent de détenir, par le biais de parts cotées à la Bourse de Toronto, une participation dans leur capital-or.

Ils peuvent aussi jeter un coup d’œil aux « reçus de transactions boursières » (RTB) que commercialise la Monnaie royale canadienne. Chaque RTB constitue la preuve de propriété d’un placement en or détenu par la Monnaie dans ses installations sécurisées d’Ottawa. Les RTB s’échangent à la Bourse de Toronto sous le symbole MNT.