Mordre à l’hameçon du crédit facile

Par La rédaction | 8 février 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que les clients doivent jongler avec l’inflation et les taux d’intérêt élevés pour boucler leur budget, ils peuvent être tentés de succomber à une offre alléchante pour souscrire à une nouvelle carte de crédit ou accepter une ligne de crédit pré-approuvée.

Or, en ces temps d’incertitude économique, alors que plane le spectre d’une récession, ils devraient y penser à deux fois avant de mordre à l’hameçon de ces promotions, car ils pourraient être entraînés dans un gouffre financier, signale Anne Arbour, éducatrice financière à la Credit Counselling Society, un organisme d’aide au consommateur. Dans Morningstar, elle donne quelques conseils pour aider les clients à éviter de céder aux sirènes du crédit facile.

UN CRÉDIT DE PLUS, POURQUOI ?

Les clients peuvent être tentés de s’endetter davantage pour satisfaire des désirs qu’ils n’ont pas pu satisfaire durant la pandémie, par exemple voyager, assister à des spectacles ou sortir au restaurant, indique la conseillère.

Cependant, un crédit supplémentaire n’aura pas les mêmes effets selon la situation du client. Pour certains, une carte de crédit de plus ne fera pas de différence. Pour d’autres, en moins bonne position, les conséquences sont plus dommageables. Dans un cas comme dans l’autre, il convient d’évaluer dans quelle mesure le nouveau crédit servira ou au contraire affectera la santé financière générale du client.

LES COÛTS VÉRITABLES DU CRÉDIT

Avant de décider d’accepter ou non un nouveau crédit, il y a plusieurs facteurs à considérer, souligne Anne Arbour :

  • le taux, les frais,
  • la limite du crédit,
  • les récompenses et avantages.

Comprendre les coûts véritables du crédit, notamment tous les frais administratifs et autres, est donc un élément important pour déterminer si une offre est vraiment intéressante en fonction de leur objectif. Vous pouvez aider les clients à évaluer ces coûts et à déterminer les impacts d’un crédit supplémentaire sur leur équilibre budgétaire.

Un autre élément est d’amener les clients à réfléchir à la finalité du crédit convoité et sur les raisons qui les poussent à avoir envie d’y souscrire.

Un des principaux risques pour le client consiste à vouloir utiliser les fonds empruntés sans avoir au préalable établi un plan de remboursement. Sans plan, il risque de manquer des paiements, ce qui pourrait nuire à sa cote de crédit et à ses flux de trésorerie à long terme. Le client doit donc avoir un plan, à la fois pour utiliser ces fonds et pour les rembourser.

De plus, le client ne devrait pas s’en remettre à un prêt à court terme pour créer un fonds d’urgence. « Le crédit est un outil commode permettant une certaine souplesse financière, mais il n’a jamais été conçu comme un mécanisme d’emprunt à long terme », souligne Anne Arbour.

Avoir un accès facile au crédit pourrait donner au client la tentation de dépenser plus que prévu et de contracter une dette qui dépasse sa capacité de remboursement.

UNE PLANCHE DE SALUT ?

Il faut également tenir compte de la situation économique incertaine, qui peut rendre des paiements ponctuels difficiles pour le client, par exemple s’il perdait son emploi, si son revenu diminuait ou s’il devait faire face à une dépense importante imprévue. Il pourrait alors se retrouver à risque de défaut de paiement.

Le crédit à court terme ne doit donc pas être considéré comme une bouée de sauvetage pour résoudre un problème ponctuel, car il peut aisément se transformer en un problème à long terme.

Vous pouvez accompagner les clients qui traversent des difficultés passagères à faire un bon usage du crédit en les aidant à comprendre les implications de leurs décisions. Des clients bien informés sur les risques liés au crédit auront suffisamment de confiance pour prendre des décisions financières responsables en matière d’emprunts.

La rédaction