Morosité économique : les investisseurs ne doivent pas paniquer

Par La rédaction | 26 juin 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Alors que les récentes manchettes économiques en provenance de l’Europe et de la Chine laissent supposer la possibilité de scénarios catastrophes, le gestionnaire bien connu Michael Hasenstab de Templeton se dit d’avis que le moment n’est pas encore venu pour les investisseurs de céder à la panique.

Dans un texte publié sur Morningstar Canada, on dévoile les deux événements économiques mondiaux qui pourraient, selon M. Hasenstab, avoir des effets désastreux pour les investisseurs. Le premier serait une baisse soudaine du taux de croissance de la Chine, et le deuxième, une explosion de la zone euro.

La Grèce, l’Italie et l’Espagne sous les projecteurs en Europe Concernant cette dernière possibilité, le gestionnaire Michael Hasenstab ne semble pas inquiet outre mesure, même si « la dette de la Grèce est si énorme qu’il faudrait un miracle pour renverser la situation », souligne-t-il. Par contre, et au-delà de l’Épée de Damoclès que représente la Grèce pour la zone euro, les mesures prises par l’Italie et l’Espagne lors de la crise financière lui permettent de croire que l’Europe ne se trouve pas nécessairement au bord de l’effondrement. « Les problèmes rencontrés par l’Italie sont de nature plus sociale, surtout quand on voit l’inefficacité de l’organisation du travail, mais le gouvernement italien est en train de prendre des mesures radicales pour réformer le système », dit-il, avant d’expliquer que l’Espagne s’est de son côté assurée de recapitaliser son industrie bancaire, même tardivement.

Mieux, la crise européenne a eu le mérite de forcer les gouvernements concernés à faire le ménage, alors que les États-Unis, de leur côté, n’ont d’ailleurs pas pris de mesures équivalentes pour remédier aux failles potentielles de leur propre système financier. « Nous avons vu l’Union européenne commencer à renforcer sa cohésion et parler d’un plan d’union fiscale, condition nécessaire à la survie de l’euro », explique M. Hasenstab, d’après les propos rapportés sur le site Morningstar.

Deux menaces potentielles en Chine Une baisse soudaine du taux de croissance de la Chine pourrait être engendrée par une erreur majeure dans la politique gouvernementale chinoise ou par le déclenchement d’une crise bancaire. Selon le gestionnaire d’expérience, aucun de ces scénarios n’est envisageable, puisque la Chine a pris plusieurs mesures d’allègement monétaire susceptibles d’encourager la croissance économique et qu’elle compte sur des réserves financières gigantesques pour recapitaliser les banques du pays en cas de besoin.

M. Hasenstab se dit aussi d’avis que « la Chine n’est pas près d’être remplacée dans son rôle de premier fabricant à bas prix du monde en raison de la hausse des coûts de sa main-d’œuvre, puisqu’aucun autre pays n’a la capacité d’absorber l’énorme volume de sa production », démontrant ainsi sa confiance envers la croissance économique de la Chine pour les années à venir.

Garder le cap Les scénarios catastrophes en Europe et en Chine sont donc peu probables, selon Michael Hasenstab. De toute façon, l’investisseur doit éviter d’avoir des réactions émotives dictées par les manchettes quotidiennes de l’actualité. Une succession de manchettes négatives n’équivaut pas à un signal de vente obligatoire à la Bourse. Mieux vaut se rappeler qu’il est impossible de prévoir la direction du marché boursier.

Le conseiller aurait plutôt intérêt à rappeler à son client que le climat actuel de turbulence et de volatilité boursière s’avère un terreau fertile pour les chasseurs d’aubaines, et ce, malgré la morosité et l’incertitude économique mondiale qui prévaut actuellement.

La rédaction