Ne soyez pas trop pessimistes face au variant Delta

Par Avery Shenfeld | 17 août 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une aiguille posée à côté du vaccin contre la COVID-19, le tout sur un graphique financier à la hausse.
MicroStockHub / iStock

Les vaccinations et certaines restrictions devraient préserver la croissance de l’économie canadienne dans les 18 prochains mois, selon Avery Shenfeld, économiste en chef, Marché des capitaux CIBC.

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« Le marché obligataire a porté un jugement clair sur le variant Delta, avec des perspectives économiques revues à la baisse. Les rendements ont baissé en juillet en réaction à cela. Il ne fait aucun doute que ce variant va créer des perturbations dans la reprise économique. Par exemple, on a vu reculer les actions des transporteurs aériens, qui ont annoncé une baisse du nombre de réservations, ce qui indique un regain de prudence parmi les consommateurs américains et européens », note Avery Shenfeld.

Malgré tout cela, l’expert croit qu’il est « trop tôt pour être trop pessimiste sur l’impact économique du variant Delta. »

Son premier argument : les vaccinations fonctionnent contre les formes graves de la COVID-19. Comme on l’a vu dans les pays à taux de vaccination élevé qui subissent de nombreuses infections actuellement, comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas, les vaccins ne préviennent pas l’explosion des cas, mais ils empêchent de nombreux décès.

« Au bout du compte, les consommateurs seront moins inquiets de prendre le risque d’être infectés puisque la gravité de la maladie est grandement réduite par la vaccination. C’est particulièrement vrai au Canada où le taux de vaccination est élevé », assure Avery Shenfeld.

Son second argument : les organisations et les gouvernements peuvent désormais prendre des mesures contre la propagation du virus sans pour autant freiner l’activité économique.

« Aux États-Unis par exemple, on voit beaucoup d’entreprises et d’établissements d’enseignement exiger une preuve de vaccination pour certaines activités à l’intérieur. La ville de New York a choisi cette approche, de même que la province du Québec. On a aussi vu les Jets de Winnipeg prévenir leurs partisans qu’ils devront être vaccinés pour entrer dans leur aréna », illustre Avery Shenfeld.

Selon l’économiste, de telles mesures vont permettre d’ouvrir totalement l’économie pour la vaste majorité des gens déjà vaccinés. Les autres feront face à des restrictions, mais seront d’autant plus motivés à se faire vacciner, croit-il.

Tout cela le pousse à l’optimisme pour la croissance économique du Canada.

« Il est possible que le quatrième trimestre soit un peu moins vigoureux à cause de la vague d’infections actuelle, mais nous croyons que l’économie va bien performer pendant au moins les six prochains trimestres. En conséquence, les marchés de capitaux ne devraient pas être affectés par le variant Delta. Les actions devraient grimper, tout comme les rendements obligataires, à mesure que le marché réalise que Delta n’est pas forcément un obstacle à la reprise mondiale. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Un escalier fait en blocs, sur lesquels est dessiné le signe de pourcentage. Une flèce en bois est posée dessus indiquant le haut.

Avery Shenfeld

Avery Shenfeld est directeur général et économiste en chef à la Banque CIBC, à laquelle il s’est joint en 1993. M. Shenfeld est titulaire d’un doctorat (Ph. D.) en économie de l’université Harvard (Harvard University). Étant l’un des commentateurs les plus prisés au pays, il a constamment été classé comme l’un des meilleurs économistes à l’issue d’un sondage auprès des investisseurs boursiers institutionnels canadiens, et il a reçu de nombreux prix pour l’exactitude de ses prévisions au Canada et aux États-Unis.