Norbourg : les avocats toucheront 11 millions $

24 mars 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Comme prévu précédemment, les victimes de l’affaire Norbourg devront verser 20 % de la somme de 55 millions de dollars, qu’ils ont obtenue en janvier dernier, aux 14 avocats qui les ont défendus.

La Cour supérieure du Québec rejette la requête de certains des 9 200 investisseurs floués qui voulaient faire réduire les honoraires de leurs avocats.

Ces avocats ont réclamé un montant équivalant à 20 % de l’entente à l’amiable de 55 millions $ intervenue en janvier avec l’Autorité des marchés financiers, Northern Trust et KPMG. Parmi eux, on compte Me Jacques Larochelle, l’un des avocats les plus réputés du Québec, Me Serge Létourneau, spécialiste de la responsabilité civile dans le milieu financier, et son associée, Me Suzanne Gagné.

Pour justifier leurs demandes, les avocats ont fait valoir quatre contrats signés avec les victimes de Norbourg prévoient tous le versement d’honoraires de 20 pour cent. Ce pourcentage est « raisonnable et justifié » et avait été négocié entre les parties au tout début du processus judiciaire, a souligné le juge André Prévost. Celui-ci dit également avoir tenu du compte du risque pris par les avocats. Si aucune entente n’était intervenue, les avocats n’auraient rien reçu en échange de milliers d’heures qu’ils ont consacrées à cette affaire.

Les victimes divisées L’une des trois victimes qui contestaient le montant des honoraires, Jean-Guy Houle, s’avoue très déçue que des gens qui ont été volés aient à verser une somme aussi importante aux avocats. Cependant, M.Houle a ajouté qu’il tournait la page et qu’il n’était pas question que le recours aille plus loin.

Jean-Guy Houle, qui avait investi l’héritage de 195 000 $ de ses deux petites-filles orphelines dans les fonds Norbourg, croit que 6,5 % de l’entente aurait été une rémunération raisonnable. « Les honoraires d’avocats, ce n’est pas à nous de payer ça, c’est aux défendeurs », a-il déclaré avant le jugement.

« C’est disproportionné. À mon avis, 6,5 % de l’entente serait une rémunération raisonnable. Ils calculent à 400 $ l’heure. Ça donne des salaires de 700 000 $ par année », a soutenu de son côté François Leblanc, conseiller en relations industrielles dont la famille a perdu plusieurs centaines de milliers de dollars dans Norbourg.

Les deux requérants des recours collectifs, qui ont participé aux négociations de l’entente en août et en décembre derniers, ont toujours été d’avis contraire. Au début des procédures, Michel Pellemans et Michel Vézina ont accepté de donner 20 % des sommes récupérées aux avocats.

« Nous avons une entente exceptionnelle. La plupart des règlements vont autour de 60 %, et les honoraires vont quand même chercher de 20 à 25 % », a dit Michel Pellemans, chirurgien plastique agissant à titre de requérant qui a témoigné le 21 mars devant le juge André Prévost.

« Il faut respecter le contrat. Les avocats ont fait un travail phénoménal. Il faut être conscient qu’on a eu un règlement exceptionnel », a plaidé Michel Vézina, autre victime de Norbourg qui a témoigné le même jour devant le tribunal.

Avec La Presse Canadienne