Options binaires : des plateformes bravent l’interdiction

Par La rédaction | 18 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : imilian / 123RF

Les consommateurs québécois doivent absolument éviter de faire affaire avec des sociétés ou des personnes qui leur proposent des options binaires, avertit une nouvelle fois l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Dans un communiqué émis vendredi, le gendarme de la Bourse rappelle que depuis le 12 décembre dernier, « l’ensemble des autorités canadiennes en valeurs mobilières ont interdit de réaliser toute publicité, offre, vente ou autre opération relative à des options binaires dont l’échéance est de moins de 30 jours auprès de personnes physiques ».

Or, l’AMF indique que malgré cette interdiction et ses nombreuses mises en garde, elle continue de recevoir des signalements et des demandes d’information du grand public au sujet de ce type de produit.

« UNE APPROCHE PLUS AGRESSIVE QU’AUPARAVANT »

« Certaines personnes ont même été contactées récemment sur leur téléphone fixe ou leur cellulaire afin de se faire offrir d’investir dans des options binaires. Cette approche plus agressive s’ajoute aux autres approches menées par le biais des médias sociaux et d’Internet », explique Jean-François Fortin, directeur général du contrôle des marchés à l’Autorité.

Dans son communiqué, cette dernière met particulièrement en garde les consommateurs contre les sollicitations provenant d’une plateforme accessible au www.hqbroker.com, qui semble être très active au Québec.

Le gendarme boursier québécois rappelle que les options binaires peuvent être comparées à des « paris » et que les plateformes suspectes offrant ces produits présentent d’ailleurs certaines similarités avec des sites de casino en ligne. « Les consommateurs sont généralement invités à miser sur le rendement d’une devise, d’un indice boursier ou d’une action dans un futur très rapproché, souvent une affaire de quelques minutes. À l’expiration du délai, soit ils “gagnent” un montant déterminé à l’avance, soit ils perdent leur mise, c’est “tout ou rien”, un peu comme dans un jeu de hasard. Par contre, lorsqu’ils enregistrent des “gains virtuels”, il s’avère souvent impossible pour eux de les récupérer. »

DES VICTIMES TENTÉES PAR L’APPÂT D’UN GAIN RAPIDE

L’Autorité dit par ailleurs « s’inquiéter » du fait que des consommateurs sont aujourd’hui « sollicités agressivement pour investir sur d’autres plateformes afin de récupérer les sommes perdues et que quelques-uns d’entre eux donnent malheureusement suite à ces sollicitations et se retrouvent à nouveau floués ». La raison? « Les victimes de ce type d’approche sont tentées par l’appât d’un gain rapide ou par une opportunité de s’initier facilement au placement », déplore l’organisme.

Pour tenter d’enrayer le phénomène, celui-ci rappelle que « les options binaires sont un instrument dérivé dont l’offre, que ce soit à partir d’une plateforme électronique sur le Web ou en personne, est une activité réglementée ». Par conséquent, avant d’effectuer une transaction, le consommateur doit toujours procéder à des vérifications auprès de l’Autorité, tandis que toute entreprise souhaitant mettre en marché un dérivé dans la province doit avoir obtenu son agrément avant de l’offrir au public.

De plus, l’entreprise agréée doit offrir ses produits au public par l’entremise d’un courtier en dérivés dûment inscrit auprès de l’AMF ou encore s’inscrire elle-même à ce titre. Enfin, elle doit faire autoriser par l’Autorité la mise en marché de chacun des produits qu’elle souhaite offrir aux consommateurs.

QUATRE NOUVELLES PLATEFORMES SUSPECTES AU QUÉBEC

Malgré cela, relève le gendarme boursier québécois, aucune entreprise n’a à ce jour reçu l’autorisation d’offrir ce type de produit au Québec ou ailleurs au pays par le biais d’une plateforme électronique sur le Web.

Pour aider les investisseurs à ne pas se faire piéger, l’Autorité met régulièrement à jour une liste non exhaustive de sites Web qu’elle a pu identifier et qui proposent des plateformes de négociation opérant illégalement au Québec. Ainsi, les quatre plateformes les plus récemment identifiées comme suspectes et qui ne sont pas autorisées à mettre en marché ou à offrir des produits et services d’investissement sont les suivantes :

  • www.1sttradeoptions.com
  • www.finance-trades.com
  • www.harborx.com
  • www.hqbroker.com

La rédaction