Où sont les banquières?

Par La rédaction | 25 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une grande partie du secteur financier européen n’a toujours pas mis en œuvre une politique de diversité, alors que celle-ci est pourtant obligatoire depuis 2013, rapportent Les Échos.

Un récent rapport de l’Autorité bancaire européenne (EBA) pointe de nombreuses insuffisances en matière de diversité et d’égalité homme-femme, indique le quotidien économique français.

Après avoir passé en revue quelque 873 banques et sociétés de gestion, soit 14 % du secteur financier au sein de l’Union européenne et en Norvège, l’EBA critique sévèrement les politiques de recrutement actuellement en vigueur dans le milieu de la finance.

D’IMPORTANTES DISPARITÉS GÉOGRAPHIQUES

Quel que soit le critère pris en compte, la position des femmes ne progresse que « très lentement », indique le rapport. L’écart est particulièrement important parmi les 51-60 ans, puisque dans ce cas, la direction opérationnelle est à 89 % assurée par des hommes, ainsi que chez les 61-70 ans, où cette proportion frise les 94 %. Plus inquiétant, la situation s’améliore à peine chez les trentenaires, avec un personnel de gestion féminisé à seulement 20 %, relève l’EBA.

L’Autorité précise par ailleurs que ces chiffres masquent d’importantes disparités géographiques. Certains pays, en particulier dans le nord de l’Europe, ont dans l’ensemble des pratiques plus adéquates en matière de parité hommes-femmes.

Ainsi, les banques situées au Danemark, en Suède et en Islande ont généralement instauré des politiques de diversité dont les objectifs ont été en majeure partie atteints. En revanche, les progrès sont nettement moindres dans l’Est européen, la France se situant à mi-chemin : 39,5 % des institutions financières étudiées y ont instauré de telles politiques, « avec un impressionnant taux de réussite », selon Les Échos.

LES AVANTAGES D’UN ENCADREMENT VARIÉ

La mobilisation des employeurs demeure très insuffisante, note le journal. Seules 35,5 % des institutions étudiées ont mis sur pied des plans de diversité – mais seuls les deux tiers d’entre eux concernent spécifiquement la présence féminine au sein de l’entreprise.

« Malgré les obligations légales, seul un nombre limité d’institutions ont déjà adopté une politique de diversité », déplore en effet le régulateur européen. La situation est d’autant plus dommageable, juge-t-il, qu’un encadrement plus varié permettrait d’« améliorer la stratégie et la prise de risque ».

Pour ne rien arranger, « même lorsqu’un objectif a été fixé, il n’est que très partiellement atteint », ajoutent Les Échos. Ainsi, les petites banques (moins de 1,5 G$ de bilan) y parviennent dans 12,6 % des cas, tandis que les grands établissements (bilan supérieur à 43 G$), qui disposent pourtant a priori de moyens plus importants, n’atteignent leur cible que dans 45 % des cas.

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