Plus transparents, les fonds de couverture

Par Ronald McKenzie | 20 juin 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’industrie mondiale des fonds de couverture est en train de s’« institutionnaliser », rapporte le cabinet KPMG.

Cela signifie qu’elle fait preuve de davantage de transparence, qu’elle met en place des règles de conformité et qu’elle se plie à de nouvelles exigences relativement aux contrôles diligents de ses opérations.

Dans un rapport préparé conjointement avec l’Alternative Investment Management Association (AIMA), KPMG note que la clientèle des fonds de couverture se diversifie à grande vitesse. Avant la crise financière de 2008, ces fonds puisaient leur capital surtout auprès d’investisseurs non institutionnels, comme les particuliers fortunés et les entreprises familiales. Aujourd’hui, leurs principaux bailleurs de fonds sont plutôt des investisseurs institutionnels, comme des caisses de retraite, des compagnies d’assurance et des fonds de dotation (universités, organisme de bienfaisance).

Résultat : les gestionnaires de fonds de couverture doivent s’adapter à de nouvelles exigences, notamment en ce qui a trait à l’infrastructure opérationnelle et aux contrôles diligents. En effet, quel assureur accepterait de confier quelques centaines de millions de dollars à un gestionnaire alternatif qui refuserait de lui divulguer ses stratégies de placement et ses processus administratifs? Aucun, sans doute.

Ces exigences semblent tomber sous le sens au Canada, où le secteur des fonds de couverture a toujours été fortement réglementé. Il s’agit d’un atout de taille, puisque les gestionnaires canadiens sont déjà en mesure de « faire face à la surveillance accrue des investisseurs, des organismes de réglementation et des autres parties prenantes, alors que les autres acteurs du marché mondial n’en sont qu’à leurs premières expériences », indique KPMG.

Intitulé The Evolution of an Industry, le rapport de KPMG et de l’AIMA s’appuie sur les résultats d’un sondage et d’entrevues réalisés auprès de 150 sociétés de gestion de fonds de couverture dans le monde, dont la valeur des actifs sous gestion dépasse les 500 milliards de dollars américains.

On y apprend que :

* En 2008, avant la crise financière, l’industrie mondiale des fonds de couverture gérait des actifs de 2000 milliards de dollars.

* 57 % des actifs mondiaux sous gestion proviennent d’investisseurs institutionnels.

* 84 % des participants affirment avoir augmenté leur transparence auprès des investisseurs depuis 2008.

* Les gestionnaires disent consacrer deux fois plus de temps aux demandes d’enquête diligente des investisseurs qu’en 2008.

* Les gestionnaires de fonds de couverture (98 % des répondants) ont considérablement augmenté leurs effectifs afin de se conformer aux exigences réglementaires de plus en plus nombreuses et de répondre à la demande croissante des investisseurs en matière de transparence et de contrôles diligents.

* Depuis 2008, les injections d’argent frais dans les fonds de couverture proviennent principalement de l’Amérique du Nord, de l’Asie-Pacifique et du Moyen-Orient, tandis que la part de l’Union européenne est demeurée stable. Celle de la Suisse a diminué.

Pour consulter le rapport The Evolution of an Industry (en anglais), cliquez ici.

Ronald McKenzie