Et si les dossiers de crédit étaient gelés?

Par La rédaction | 10 juillet 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Ordinateur protégé par une porte de métal.
Photo : alphaspirit / 123RF

Après la fuite des données de près de 2,9 millions de membres de Desjardins, la question du gel de dossier de crédit revient au goût du jour. Aux États-Unis, ce service, qui offre une protection accrue contre le vol de renseignements personnels, est proposé par des firmes comme Equifax ou TransUnion. Mais au Canada, il n’est pas accessible même sur une base d’option tarifée.

Un service de gel de dossier de crédit permet de bloquer toute requête de consultation de dossier tant que celle-ci n’est pas approuvée directement par l’emprunteur concerné. Pour confirmer la requête, ce dernier doit fournir un mot de passe sécurisé.

Si cette option pourrait intéresser les membres de Desjardins victimes du vol de données, cette possibilité n’a pas été discutée jusqu’à maintenant.

« Ce service n’est pas offert au Canada actuellement, en raison de la législation, précise Jean-Benoit Turcotti, porte-parole de Desjardins dans ce dossier, en entrevue avec La Presse. Nos priorités pour le moment, c’est de surveiller qu’il n’y ait pas de hausse de la fraude parmi nos membres. Et de continuer de les informer que leurs avoirs et leurs transactions chez Desjardins sont protégés en cas de transactions irrégulières dans leurs comptes. »

Jean-Benoit Turcotti précise tout de même que la protection offerte par Equifax permet de surveiller le dossier de crédit en temps réel. Des alertes seront envoyées aux membres Desjardins si besoin est.

EQUIFAX ÉTUDIE LA QUESTION

Du côté d’Equifax, le porte-parole Tom Carroll affirme que l’entreprise regarde s’il est possible d’implanter au Canada un service de « gel » de dossier équivalent à celui offert aux Américains. Cependant, le parcours administratif semble complexe.

« Avant de lancer adéquatement un service de gel de dossiers de crédit au Canada, nous voulons travailler en collaboration avec nos clients [les demandeurs de vérification de cote de crédit], les autorités gouvernementales, les regroupements d’affaires et les organisations de droits des consommateurs afin de bien comprendre leurs besoins et leurs préoccupations », a indiqué le porte-parole d’Equifax à La Presse.

Forcer les firmes comme Equifax ou TransUnion à instaurer ce service au pays ne semble toutefois pas à l’ordre du jour du côté des autorités gouvernementales ni même du côté de l’Autorité des marchés financiers ou de l’Office de la protection du consommateur.

« Dans le suivi de la fuite de renseignements personnels chez Desjardins et des mesures de sécurité mises en place, [le gouvernement est] encore [concentré] sur le présent. [Il n’est] pas encore dans l’après », a ainsi confirmé le ministre québécois des Finances, Éric Girard.

La rédaction