Prêts toxiques : Barclays règle à l’amiable

Par La rédaction | 4 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Barclays a conclu une entente aux États-Unis pour solder une enquête du ministère de la Justice portant sur certaines de ses pratiques avant le début de la crise financière de 2008, rapporte Reuters.

Dans un communiqué publié jeudi dernier, le département américain de la Justice (DoJ) précise que cet accord, qui prévoit le versement par la banque britannique de deux milliards de dollars de pénalités, met un terme à des poursuites pour vente frauduleuse de titres adossés à des prêts immobiliers résidentiels risqués (RMBS).

Le DoJ y souligne notamment que Barclays a trompé les investisseurs sur la qualité de ces prêts entre 2005 à 2007 et qu’elle s’est rendue coupable d’actes de fraude postale et bancaire, des accusations que rejette l’institution financière.

« L’AFFAIRE SE TERMINE BIEN POUR BARCLAYS » Reuters indique que cet accord à l’amiable « règle le plus important litige de la première banque britannique aux États-Unis » et qu’il devrait « rassurer les investisseurs, qui s’attendaient à une amende plus lourde ». Dans un communiqué émis après l’annonce du DoJ, le directeur général de Barclays s’est dit satisfait de cette décision. « Je suis heureux d’avoir pu conclure un accord juste et proportionné avec le département de la Justice. Depuis le début, l’équipe de direction avait pour priorité de résoudre ces anciens problèmes de manière appropriée et à temps, dans la mesure du possible », a déclaré Jes Staley.

Interrogé par l’agence de presse, Ian Gordon, analyste à Investec Bank, estime lui aussi que « l’affaire se termine bien pour Barclays », puisque « l’amende se situe dans le bas des estimations et que l’accord intervient plus tôt que prévu ».

Toujours dans le cadre de ce dossier, deux ex-dirigeants de la banque, Paul Menefee et John Carroll, qui supervisaient le secteur des RMBS, ont pour leur part accepté de payer une amende totale de deux millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites les concernant.

D’AUTRES BANQUES ONT ÉGALEMENT PAYÉ D’autres institutions financières ont également été impliquées dans des litiges portant sur les RMBS, note l’Agence France-Presse. Dans une affaire similaire de vente de titres adossés à des emprunts hypothécaires, le DoJ avait annoncé en décembre 2016 et janvier 2017 avoir conclu un accord à 7,2 milliards de dollars avec Deutsche Bank, et à 5,3 milliards avec Credit Suisse. De même, JP Morgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America ont déjà accepté de payer un montant total de 40 milliards pour solder des poursuites liées à ces produits financiers toxiques.

Pour des faits semblables, UBS a elle aussi accepté d’acquitter une pénalité de 230 millions, mais cette fois afin de régler un contentieux avec l’État de New York, qui l’accusait d’avoir trompé les investisseurs lors de la vente de RMBS, rapporte Reuters. Aux termes d’un accord divulgué le mois dernier, la banque suisse s’est engagée à verser 41 millions en numéraire à l’État ainsi qu’une aide de 189 millions aux propriétaires et aux collectivités victimes de ces prêts toxiques.

Encadré La Cour suprême des États-Unis déboute l’ex-patron d’AIG La Cour suprême des États-Unis a refusé d’examiner l’appel de Maurice Greenberg contre un jugement de 2017 qui l’empêchait de contester les conditions du sauvetage du groupe d’assurance American International Group (AIG) par le gouvernement fédéral en 2008, rapporte Reuters.

Le 26 mars dernier, le plus haut tribunal du pays a estimé que l’ex-patron d’AIG n’était pas en mesure de remettre en cause ce sauvetage, puisque ce droit appartient seulement à la firme et que celle-ci a choisi de ne pas faire appel de la décision rendue l’an dernier.

Âgé de 92 ans, Maurice Greenberg avait dirigé la banque durant près de quatre décennies avant d’en être éconduit en mars 2005, explique Reuters, qui rappelle que l’institution financière new-yorkaise avait été sauvé de la faillite par l’État à l’automne 2008 après avoir accumulé de lourdes pertes dans le cadre de l’assurance de produits hypothécaires toxiques.

À l’époque, cette opération avait coûté plus de 182 milliards de dollars. Depuis, ce montant a toutefois été remboursé, apportant même aux contribuables américains « un bénéfice de près de 23 milliards », selon l’agence de presse.

La rédaction