Professionnalisme : un conseiller sur trois ne passe pas le test

Par La rédaction | 5 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Une enquête réalisée par trois organismes de l’industrie contient des révélations-chocs concernant certaines pratiques observées chez des conseillers.

À l’initiative de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et de l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM), des évaluations mystères ont été réalisées entre juillet et novembre 2014 auprès de 105 conseillers ontariens.

Équipés de caméras et de microphones cachés, de faux clients ont rencontré des courtiers en placement, des courtiers en épargne collective, des courtiers sur le marché dispensé et des gestionnaires de portefeuille.

L’objectif de l’opération? « Évaluer l’expérience des investisseurs particuliers et le processus relatif aux conseils de placement » à l’aune d’un ensemble de normes relatives aux meilleures pratiques et aux conseils en matière de placement, précise un communiqué conjoint des trois organismes de réglementation.

Au total, 88 des 105 rencontres ont permis de recueillir des données jugées suffisantes pour évaluer l’expérience des investisseurs.

« Aucun cas d’inconduite grave nécessitant des mesures réglementaires n’a été observé », affirment-ils d’emblée. LA GRANDE ABSENTE : LA RÉMUNÉRATION

Voici quelques faits saillants tirés de l’enquête mystère ontarienne :

• 78 % des investisseurs connaissaient les produits de placement offerts par les conseillers; • 89 % des clients ont été invités à préciser leurs objectifs de placement.

Certains aspects clés ont été moins abordés lors de la rencontre :

• les frais associés aux produits (56 % des rencontres); • le rapport risque-rendement (52 %); • la rémunération des conseillers (25 %).

De plus, seulement 24 des 88 conseillers ont formulé des recommandations, lesquelles ont été jugées pertinentes (en fonction des objectifs de placement, de la tolérance au risque et de la situation financière de l’investisseur) dans 86 % des cas.

« Puisque le processus varie grandement, les organismes de réglementation en sont arrivés à la conclusion que les investisseurs pouvaient éprouver des difficultés à faire des comparaisons, à comprendre les différents titres professionnels ou à déterminer s’ils ont reçu des conseils pertinents », précise le communiqué commun.

ET SI 1 MÉDECIN SUR 3 ÉCHOUAIT?

Toutefois, les candidats ont respecté les exigences réglementaires, voire même davantage, dans une proportion de 63 %. Mais imaginez si 37 % médecins échouaient un tel test, a titré, en anglais, la Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisseurs (FAIR) sur son site Web, arguant qu’une telle proportion n’était peut-être pas matière à célébrer…

Les conclusions de l’étude serviront notamment à bonifier les politiques en vigueur « afin d’améliorer l’expérience globale des investisseurs qui cherchent à obtenir des conseils en placement », souhaitent les trois organismes.
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